L’éditorial de février d’Elisabeth Lévy
J’ignore à quelle sauce nous sommes claquemurés à l’heure où vous lisez ces lignes – confinera, confinera pas, semi-confinera, chacune de ces hypothèses a été, à un moment ou à un autre, présentée comme une certitude. Mais la seule certitude, c’est qu’on aura droit aux ausweis et aux 135 boules. Il est peu probable que l’exécutif soit parvenu à faire fléchir le corps médical et à arracher à son inflexibilité sanitaire quelques concessions à la vie. Le 26 janvier, le Premier ministre a déclaré, dans son outrageant sabir d’énarque, qu’il « prioriserait » toujours la santé. La santé contre la vie ? Soyons rassurés, nous mourrons guéris.
Tout au long du mois de janvier, scientifiques et politiques se sont livré une guerre à la fois tonitruante et feutrée, tonitruante parce qu’elle se déroule à coups de déclarations choc sur les plateaux de télévision, feutrée parce que tout le monde feint de ne pas la voir. Entre le gouvernement et ses conseillers scientifiques, le « vous en êtes un autre » est de rigueur. N’empêche, quand le Pr Delfraissy réclame que l’on interdise ceci et que l’on ferme cela, on se demande qui gouverne la France. Il serait abusif de parler d’un coup d’État médical, car dans cette crise sanitaire, les politiques, tétanisés
