#Moncoiffeurapoil
L’année 2020 n’aura pas été placée sous le signe de l’élégance, surtout sur le plan capillaire. Les salons de coiffure sont, comme chacun sait, restés fermés pendant les deux confinements, avant de rouvrir début décembre. D’où leurs protestations.
Début novembre, un coiffeur du Havre s’est fait photographier nu, un sèche-cheveux à la main (la décence sauvegardée par sa jambe repliée sur ses parties intimes) sur un des fauteuils à shampooing de son salon. Le message (emprunté, semble-t-il, à un photographe picard) : « Quitte à se faire mettre à poil par le gouvernement, autant le faire moi-même. » Le hashtag « Moncoiffeurapoil » était né.
Des centaines de coiffeurs désœuvrés ont partagé eux aussi une photo d’eux dans le plus simple appareil, slogans bien en vue sur des pancartes couvrant ce qui devait l’être. C’était l’occasion de rappeler l’importance de leur filière, deuxième métier artisanal de France, fort de 85 192 salons, 200 000 travailleurs déclarés, 6 milliards de chiffre d’affaires. Mais au-delà du rappel des ravages économiques qu’ils subissent, les coiffeurs voulaient aussi, comme toutes les activités décrétées « non essentielles », affirmer leur importance dans le tissu social. « Après le premier confinement, les gens se sont pressés dans les salons de coiffure pour qu’on s’occupe d’eux. Le dernier jour d’ouverture avant ce deuxième confinement, nous avons tous été submergés par des demandes de rendez-vous », témoignait Julie Léonard, interrogée par Le Réveil normand.
Dans cette atmosphère morose, rien ne vaut une coupe de cheveux pour relever un peu la tête.
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