Mis en scène de façon outrancière par Barrie Kosky, Les brigands deviennent vite assommants. Puis, il faut supporter les calembours inédits d’Antonio Cuenca Ruiz. Enfin, entre en scène la navrante Sandrine Sarroche… Des huées ont été entendues, lâchées des balcons le soir où nous étions présents.
Ca vrille, ça sautille, ça virevolte, ça pétille dans un paroxysme de frénésie burlesque, de malice et de facétie. Tourbillon de danses carnavalesques, de travestissements teintés de lubricité qu’accuse le flamboiement des costumes : la foule des brigands déchaînés envahit le plateau du Palais Garnier, dont le somptueux rideau de carton lourdement ornementé qu’on connait, se lève sur les ors fatigués d’un palais à l’abandon, aux parois ouvragées, grisâtres, maculées de graffitis morbides ou obscènes.
Montée – démontée, pour mieux dire ! – par le metteur en scène australien Barrie Kosky, fanatique d’Offenbach (cf. La Belle Hélène, à Berlin cette année), cette nouvelle production marque le retour à l’Opéra de Paris du célèbre opéra-bouffe qui, au sommet de la carrière d’Offenbach, triompha en 1869 au Théâtre des Variétés, pour entrer bientôt dans la pure tradition de l’Opéra-Comique.
Travestissement roi
Il est parfaitement légitime et même souhaitable, en 2024, de sortir Offenbach de la naphtaline boulevardière, vaguement égrillarde, où le bourgeois en frac du Second Empire trouvait à se divertir. Le duo des librettistes, Henri Meilhac et Ludovic Halévy, ne seraient-ils pas, quelques années plus tard, ceux de Carmen (1875) ? Dramaturges, romanciers,
