Les Apparitions, fragments d’autobiographie d’un écrivain culte
Jean-Jacques Schuhl est un écrivain rare. Depuis Rose poussière, en 1972, il éparpille ici et là des textes essentiels lus par quelques happy few, qui forment une sorte de club discret et silencieux. Son Goncourt en 2000, Ingrid Caven, a à peine modifié ce statut spécial. Il demeure une sorte de dandy des lettres, toujours dissimulant sa longue silhouette élancée dans les recoins des dernières fêtes.Mais l’homme a ses obsessions artistiques, cultivées avec persévérance, qui vont d’ailleurs de pair avec sa vie. Schuhl sait se donner le temps de les exploiter dans ses livres, au fil d’un désœuvrement de principe, dont Les Apparitions, son nouveau et bref roman, qui sort en ce moment, apportent quelques clefs originales.
La poésie du réel
Comme dans un récit d’André Breton, Schuhl entreprend de nous narrer sa propre existence, dans son « immédiateté » la plus simple. Il constate sa
