Accueil Brèves Les Anglais vont-ils rembarquer ?

Les Anglais vont-ils rembarquer ?


On avait arrêté les Arabes à Poitiers mais il faut reconnaître qu’avec les Anglais, on a toujours eu plus de mal depuis la guerre de Cent ans. Ainsi occupaient-ils, courtoisement mais définitivement, et par dizaines de milliers, villes et villages du Périgord, du Quercy et de leurs alentours depuis un bon quart de siècle, attirés par la chaleur raisonnable, l’escalope de foie gras frais, le calme et un immobilier dérisoirement peu cher si on le comparae avec celui du Kent ou de la Cornouaille. Ils avaient même leurs écoles et leurs journaux.

Bref, on n’était plus chez nous et on devait vivre avec ces gens aimables mais distants qui, manquant de soleil, venaient en pendre des coups en investissant nos fermettes et en ressuscitant nos vielles pierres.

Pourtant, depuis quelque temps, c’est la panique dans le Dordogneshire. Des ratonades britophobes à Brantôme ? Un gouffre financier à Padirac ? Une pénurie de Marmite ou de Bovril à Périgueux? Pas du tout : plus prosaïquement, l’Assemblée Nationale vient d’approuver un nouvel impôt sur les habitations des non-résidents qui convient très moyennement à nos amis d’Outre-Manche au point de leur faire perdre ce sens of humor qui fait tout leur charme. Profiter de notre soleil, oui, mais payer pour lui et, accessoirement, pour les services publics locaux et nationaux, no thank you !

Paradoxalement, pour eux, c’est de Bruxelles que viendra peut être l’espoir. Il semblerait que cette taxe ne soit pas très compatible avec la législation européenne. Les Britanniques du Sud-Ouest sont comme ceux restés dans la mère patrie : ils se sont longtemps couchés anti-européens compulsifs mais se réveillent maintenant avec le nez dans le journal officiel des Communautés et les décisions de la Cour de justice de l’Union. Un magret de canard et une bouteille de Bergerac avec vue sur la Dordogne, ça ne se lâche pas comme ça et si l’Europe peut servir à quelque chose, eh bien on oubliera pendant un temps les éditoriaux enflammés du Times contre la dictature bruxelloise.



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