Accueil Politique Léonore Moncond’huy, la maire EELV de Poitiers, trie les déchets et les rêves des enfants

Léonore Moncond’huy, la maire EELV de Poitiers, trie les déchets et les rêves des enfants



L’édile a déclaré en conseil municipal que « l’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants aujourd’hui.”


Dans un shaker, jetez les ingrédients suivants : une bonne dose de bêtise, trois cuillerées d’idéologie verte, une purée de phrases. Secouez ferme. Versez dans un récipient en bambou recyclable et regardez le résultat : une idée verdâtre comme en ont régulièrement les élus EELV. La dernière a été concoctée par Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers depuis 2020. Elle est jeune, elle est écolo jusqu’au bout du chignon, elle parle parfaitement la novlangue politique, elle ne veut plus que “l’aérien” soit un rêve d’enfant.

Ce n’était qu’un rêve…

Lors du conseil municipal du 29 mars, pour justifier l’arrêt des subventions à deux aéroclubs, Léonore Moncond’huy a d’abord convoqué toute sa langue techno-politique. Il faut, dit-elle, « requestionner notre politique » et « revoir l’ensemble de notre logiciel ». « L’argent public doit envoyer un signal de responsabilité », décrète-t-elle dans ce verbiage détestable.

Nous savions que les élus écolos à la mode grenobloise, bordelaise ou lyonnaise ne goûtent guère les simples choses qui ont fait et font encore rêver une majorité de Français, le sapin de Noël, le Tour de France, le saucisson de Lyon truffé ou pistaché ou l’automobile, et qu’ils veulent les voir disparaître. Dans la lignée de cette volonté mortifère, la maire EELV de Poitiers a déclaré : « Mettre dans la même phrase “rêves d’enfants” et le fait de sauver des clubs aériens, je trouve que ça a quelque chose d’indécent. […] Je crois que vous ne vous rendez pas compte des rêves dont on doit préserver les enfants. L’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfants. »

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Il n’est pas un humain qui n’ait pas rêvé une nuit qu’il volait. Aventuriers, inventeurs de génie, rêveurs qui voulaient rêver au-dessus des montagnes et voir la beauté du monde d’en haut, mythologique Icare qui passa outre les recommandations de son père et s’éleva jusqu’au plus haut qu’il pouvait avant que de mourir dans sa chute, tous rêvèrent d’imiter les oiseaux, leur majesté dans les airs, la beauté de leurs vols, la liberté de leurs mouvements dans un espace qui était si proche et si lointain à la fois. Ils cherchèrent les moyens de vivre cette incroyable aventure dans le ciel. Mille expériences se succédèrent, qui finirent parfois drôlement, avec un bout de carton planté dans le sol et deux égratignures, parfois tragiquement, avec la mort de l’expérimentateur. Puis les frères Wright volèrent sur… 284 mètres. Les hommes comprirent alors que leur rêve était sur le point de se réaliser.

Au ras des pâquerettes

De son côté Madame Moncond’huy n’a plus qu’un rêve : que les enfants n’aient plus que des rêves décarbonés. Sans doute rêve-t-elle aussi de retirer des rayons de sa bibliothèque municipale les livres de Saint-Exupéry, Courrier sud, Pilote de guerre, ou ce Vol de nuit dans lequel Saint-Ex exalte tous les sentiments qui élèvent les hommes jusque dans le ciel. Les premiers pilotes de l’Aéropostale vécurent la vie extraordinaire qu’ils avaient rêvé de vivre, faite d’éclaircies multicolores admirées du ciel ou de combats titanesques contre les éléments et l’obscurité, au plus près des anges. Madame Moncond’huy, de son côté, rase le bitume et fait les comptes d’un bilan-carbone qui fait bâiller d’ennui jusqu’au fond de son conseil municipal. Elle trouve « indécent » que les enfants puissent rêver de piloter un de ces engins aériens ou même simplement vivre un baptême de l’air comme en vivent de nombreux enfants handicapés ou malades grâce à l’association Rêves de gosses. Son « logiciel » est un programme de destruction en même temps que de robotisation des esprits. Un robot, ça n’a pas besoin d’être préservé des rêves ; ça ne rêve ni de moutons électriques ni d’escapades aériennes ; ça accepte sans broncher le transport des troupeaux en commun ou le co-voiturage bétailler. Le rêve de Madame Moncond’huy, c’est Icare pour personne, et BlaBlaCar pour tout le monde.

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L’inquisitoriale maire de Poitiers ressemble à tous les petits Bernard Gui de sa clique écologiste. Elle parle de préserver les enfants de certains rêves comme elle parlerait de leur éviter d’attraper la scarlatine ou d’être possédés par le démon icarien. Elle croit que rêver de « l’aérien » est une maladie ou une diablerie ; par conséquent elle veut expulser les mauvais songes des têtes des enfants et ne plus donner d’argent aux tentateurs sataniques que sont les aéroclubs de sa région. Elle et ses acolytes n’ayant jamais volé bien haut, ils recommandent de rogner les ailes de ceux qui aimeraient bien, le temps d’un voyage en aéroplane, échapper à l’air soi-disant purifié des villes qu’ils dirigent et qui sentent de plus en plus la mort.

Conclusion sous forme de proposition : les écologistes du conseil municipal de Poitiers devraient autoriser les boissons vineuses lors de leurs délibérations. En plus de procurer une joyeuse ivresse elles ont une vertu éminemment écologique que rappelle le regretté Roger Scruton : « En précipitant votre mort, un verre ne présente guère de risque environnemental. Après tout, vous êtes biodégradables, et c’est peut-être la meilleure chose que l’on puisse dire de vous. » 

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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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