L’ensauvagement que subit la France depuis l’été dernier est le signe d’une régression de notre civilisation à la barbarie. Ce retour à l’état sauvage n’a pas grand-chose à voir avec celui dont rêvaient les philosophes du XVIIIe siècle, pas plus qu’avec celui dont rêvent nos écologistes modernes.
La décapitation du professeur d’histoire Samuel Paty relance le débat sur l’«ensauvagement» de la France suscité par la mort du chauffeur de bus de Bayonne[tooltips content= »Voir « La vie d’un chauffeur de bus compte (aussi) ! », mis en ligne sur le site de Causeur.fr le 17 juillet 2020. »](1)[/tooltips], qui a donné lieu à un face-à-face musclé entre Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti ; le ministre de l’Intérieur légitimant l’usage de ce terme par les chiffres de la criminalité et le garde des Sceaux appelant à ne pas confondre le « sentiment d’insécurité » avec le réel. Rien donc, dans ce débat, qu’on ne sache déjà quant au clivage droite-gauche. Mais le plus étrange reste qu’on se contente d’évoquer des bilans catégoriels (incivilités, actes de délinquance ou de banditisme, homicides) en passant sous silence un processus régressif infiniment plus inquiétant et complexe ; et qu’on récuse parallèlement l’emploi de ce mot en affirmant que la population tend à confondre son ressenti avec la réalité des faits. Il est bon que le peuple dise ce qu’il pense, mais à condition que ça aille dans le sens du Progrès!
Régression globale de la société
Le mot tiendrait donc son aura ambiguë de la dramatisation
