Si la légalisation du cannabis en fait rêver certains, le bilan californien reste décourageant.
« California Dreamin’ » chantaient The Mamas & the Papas. Si l’utopie n’est plus de saison, l’un des symboles de la contre-culture sixties est devenu une valeur sûre du marché californien : la marijuana.
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Dans cet État qui constitue la sixième puissance économique mondiale, l’or vert est légal pour raisons thérapeutiques depuis 1996. Il y a deux ans, la législation a même permis son usage récréatif de manière encadrée.
Un modèle à suivre?
Depuis, les partisans français d’une légalisation des drogues douces voient dans le précédent californien une solution miracle contre le trafic de cannabis. Las, début 2020, une étude de la société de conseil The Motley Fool a refroidi les ardeurs des éventuels investisseurs en concluant : « Si la Californie a joué un rôle majeur dans le succès de la commercialisation de la marijuana, il est certain aussi que l’État a failli dans sa gestion de sa vente légale. » Il faut dire que l’État n’a touché que la moitié des 643 millions de dollars de taxes sur le cannabis prévues en 2018. Tout simplement parce que la plupart des consommateurs préfèrent faire appel au bon vieux marché noir. Par amour du risque et quête de frissons ? Peut-être, mais surtout en raison de la surtaxation du cannabis d’État.
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De plus, seulement 18 % des villes autorisent l’ouverture de boutiques de revente. Dealers légaux et dealers traditionnels du coin de la rue ne rivalisent donc pas à armes égales. On pourrait en rire si le commerce de cannabis n’était coté en bourse, incitant l’État de Californie à mettre les bouchées doubles dans la répression du deal clandestin.
En France, même si l’expérimentation du cannabis thérapeutique annoncée pour 2020 débouche sur une réforme de l’article L-627, la ruée vers l’herbe légale reste incertaine.