Si Mélenchon ou ses amis gouvernent la France, les riches seront-ils envoyés dans des camps, ou devront-ils porter un écusson doré sur la poitrine?
Il y a environ trente ans, quand je suis arrivé en France après avoir subi le totalitarisme communiste dans ma Roumanie natale, pas une seconde je n’aurais imaginé que mon pays de cœur et d’adoption pourrait avoir un jour un gouvernement qui se réclamerait de l’idéologie communiste.
Cauchemar
Aujourd’hui, au lendemain du deuxième tour des élections législatives, cette éventualité est plus que plausible.
Je me frotte les yeux, cela ressemble à une triste farce de l’Histoire. Une grande partie de ce pays, l’un des plus beaux au monde et des plus riches, a voté pour une coalition d’extrême gauche déterminée à le collectiviser. Une coalition incluant un parti communiste qui n’a même pas changé de nom alors que 100 millions d’humains sont morts à cause de son idéologie ! Pourquoi ? Savent-ils ce que cela veut dire, ceux qui ont mis leur bulletin dans l’urne ? Souffrent-ils de ce que Jean-François Revel appelait la tentation totalitaire ? N’ont-ils rien appris de l’Histoire ? Partout où il a été appliqué, ce funeste programme n’a provoqué que des catastrophes. Humaines et économiques. Au nom de la lutte des classes, on a condamné à mort des millions d’êtres humains et déporté des millions d’autres dans des camps. Le beau prétexte de rendre les hommes égaux n’a conduit qu’à la négation de l’individu et à la privation des libertés. L’étatisation et le contrôle de l’économie se sont soldés par des famines et des pénuries. Ce que veut le Nouveau Front populaire pour la France n’a jamais marché nulle part. Je peux en témoigner.
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Mélenchon, leader à vie de la gauche française ?
Car de Jean-Luc Mélenchon à Philippe Poutou et de Fabien Roussel à Sandrine Rousseau, le logiciel est le même : c’est celui du marxisme-léninisme. C’est-à-dire faire table rase du passé, mettre au pas le capitalisme, interdire ce qui ne convient pas aux dirigeants par principe omniscients, mettre en place un interventionnisme tous azimuts, planifier l’économie, lancer des purges fiscales et sociales, bref imposer une idéologie qui s’est révélée partout mortifère. La grande majorité des élus du NFP, en commençant par leur leader à vie, Mélenchon, admirent Castro, Chavez et Maduro et rêvent d’une révolution socialiste. En s’inspirant des régimes communistes, ils soutiennent les islamistes et défendent les organisations terroristes, ils sont fermement décidés à museler les médias qui ne relaient pas leur propagande ou qui, a fortiori, osent les critiquer. Ils menacent et insultent les journalistes qui ne se soumettent pas, comme tous leurs adversaires. Ils peuvent même parfois être antisémites, ou pratiquer le racisme anti-blanc sans la moindre gêne. Ils méprisent les lois, appellent à la désobéissance civile, qui chez eux devient un noble devoir, quand une mesure pourtant votée par les représentants du peuple les contrarie.
L’accession aux responsabilités de la Nupes et… de sa bordelisation
Ils encouragent, voire organisent, les blocages de routes et de gares, transforment l’Assemblée nationale en arène d’agitprop propalestinienne et s’en prennent aux institutions démocratiques de leur propre pays. L’agressivité et la violence font partie intégrante de leur programme. Sur les réseaux sociaux, dans la rue, dans les assemblées représentatives, ils s’infiltrent partout. S’ils le pouvaient, ils enverraient au goulag tous ceux qui leur tiennent tête. C’est exactement le genre de tactique qu’avait employée Lénine pour prendre le pouvoir en 1917. En pur idéologue (il n’avait jamais travaillé), il a inventé le système totalitaire et en bon pragmatique, il l’a appliqué avec minutie. « L’État, c’est nous », proclamait-il, en instaurant la terreur bolchévique et la dictature du parti-Etat. « Je n’apprends rien à personne en disant que les Insoumis ont comme projet de changer l’histoire du monde en commençant par changer celle de leur pays », écrit Jean-Luc Mélenchon dans son livre Faites mieux ! Vers la Révolution citoyenne. « Une France sans milliardaires ! », a appelé de ses vœux Marine Tondelier. « Les milliardaires, ça ne sert à rien, a-t-elle asséné. Ce ne sont pas des talents, mais des vampires. Ce ne sont pas des génies, mais des égoïstes ». Les riches seront-ils envoyés dans des camps ou devront-ils porter un écusson doré sur la poitrine ?
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Je souffre de voir qu’il puisse exister encore, en France, des organisations politiques qui se réclament du communisme et que cela ne pose aucun problème de conscience, ni à ses membres et zélateurs, ni aux médias qui les invitent. Il est vrai que l’antilibéralisme, l’antiaméricanisme, l’égalitarisme, le wokisme et l’exécration des riches sont profondément ancrés dans le tempérament français.
C’est probablement la raison pour laquelle l’idéologie marxiste, entre toutes les idéologies, y bénéficie toujours d’un statut privilégié.
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