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Le voile dans l’espace public, les médias en font leur affaire


Le voile dans l’espace public, les médias en font leur affaire
Dans le paysage médiatique, Zineb El Rhazoui apparait comme assez isolée face à une certaine complaisance avec la progression du voile islamique © JACQUES DEMARTHON / AFP

Macron a affirmé que « le port du voile dans l’espace public n’est pas [s]on affaire. » En revanche, les médias se portent assez systématiquement à son secours. Les épisodes récents le prouvent: Julien Odoul, Eric Zemmour, Clément Weill-Raynal…


Ce n’est plus le voile qui génère le trouble à l’ordre public, mais celui qui proteste contre le voile. Heureusement, les médias veillent au grain!

Inexorablement, le textile islamique (le voile et ses variantes, burqini, burqa…) envahit les rues, les vitrines de magasins, les squares, les transports en commun, les sorties scolaires, les plages, les piscines, les séances du conseil régional de Bourgogne France Comté, les publicités et même les expositions (des statues dénudées ont récemment été voilées).

Les médias, chiens de garde du voile islamique?

De cette invasion, Emmanuel Macron, à l’instar de (presque) tous ses prédécesseurs, a décidé de s’en laver les mains. De Mayotte où il était en voyage officiel, le Ponce Pilate de l’Elysée a déclaré que l’islamisation de la rue française lui importait peu. « Le port du voile dans l’espace public n’est pas mon affaire » a-t-il affirmé. Il y a trente ans, en pleine affaire du voile de Creil, Lionel Jospin, ministre de l’éducation nationale, avait déclaré à la journaliste Elisabeth Chemla : « Et qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse que la France s’islamise ? »

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Emmanuel Macron a justifié son inaction par la loi de 1905 sur la laïcité : « le port du voile dans les services publics, à l’école quand on éduque nos enfants, c’est mon affaire, c’est ça la laïcité ».

Mme Ferrari lui a cloué le bec: « Vous dites n’importe quoi! » Telle est la nouvelle fonction des médias: interpeller les déviants et les morigéner en public !

Mais le nombre de femmes voilées qui se pressent aux sorties scolaires montre que la volonté laïque du président, là encore, est toute de façade. D’autant qu’en matière de lutte contre le voile dans l’espace public, la laïcité n’est pas le bon outil. Comme le rappelait sur Facebook l’ancien préfet et directeur d’administration centrale Michel Aubouin, « l’espace public est l’affaire de l’autorité publique, dont le Président de la République est le garant. Dès lors que les Français sont, dans leur grande majorité, exaspérés de croiser dans l’espace public des femmes – ou supposée telles – vêtues de noir de la tête au pied, en groupe le plus souvent et dans une attitude de provocation manifeste, et dès lors que la tension qu’elles génèrent pourrait se traduire par des débordements, la question posée par un usage exagéré du voile constitue bien une atteinte à l’ordre public. »

Le refus de considérer le voile comme un trouble à l’ordre public n’est pas pour le président, un choix récent. Le 15 avril 2018, face à Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, Emmanuel Macron a lui-même reconnu que le voile islamique n’était « pas conforme à la civilité qu’il y a dans notre pays, c’est à dire au rapport entre les hommes et les femmes ». Mais quand il s’agit de choisir entre l’égalité homme-femme et l’islam, il botte en touche: « Nous sommes attachés à l’égalité entre l’homme et la femme, mais je ne veux pas faire une loi qui l’interdise [le voile NDLR] dans la rue car ce serait contre-productif. »

Julien Odoul, bourreau d’enfant

Les femmes islamistes ont donc toute liberté de continuer à planter ce drapeau qu’elles portent sur la tête aux quatre coins de l’espace public. Cette liberté que le président de la République laisse aux islamistes de troubler l’ordre public à un corollaire très grave: toute réaction négative à l’hyper-présence du voile islamique dans l’espace public risque d’être considérée comme un trouble à l’ordre public.

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Le lynchage médiatique de Julien Odoul, élu du Rassemblement national, illustre bien le sort qui pourrait être réservé à toute personne qui pointera du doigt l’incongruité du signe islamiste dans l’espace public. Julien Odoul qui a interpellé une femme voilée au Conseil régional de Bourgogne France-Comté a été immédiatement accusé par les médias et les réseaux sociaux d’être un bourreau d’enfant et d’avoir « détruit la vie » d’une pauvre « moman » voilée. Sur CNews, Laurence Ferrari a pris la tête de la meute chargée du goudron et des plumes. Comment Odoul avait-il osé faire pleurer un enfant musulman ? « Moi ce qui me fait pleurer, ce sont les orphelins des 263 victimes du terrorisme en France », a plaidé Julien Odoul. Mme Ferrari lui a cloué le bec: « Vous dites n’importe quoi! » Telle est la nouvelle fonction des médias: interpeller les déviants et les morigéner en public.

Faisons taire Eric Zemmour!

Les chaînes de télévision ont ainsi parfaitement compris le rôle nouveau qui leur était assigné: ne jamais désespérer les musulmans, comme on disait il y a trente ans qu’il ne fallait pas désespérer Billancourt. Le chroniqueur judiciaire de France 3, Clément Weill Raynal, a découvert, atterré, qu’il risquait la mise à pied pour avoir osé qualifier d’ « islamiste » un attentat islamiste. Le jeudi 3 octobre, arrivé l’un des premiers sur les lieux du meurtre de quatre policiers à la Préfecture de police, Clément Weill-Raynal a multiplié les directs. Et au cours de l’un de ces directs, en fonction des informations qu’il avait recueilli, le journaliste de France 3 a osé dire « attentat » puis a évoqué « l’hypothèse d’un acte motivé par l’islam radical ». Les choses n’ont pas trainé: Clément Weill-Raynal a été convoqué par sa direction qui l’a menacé de sanctions disciplinaires pour avoir évoqué « de manière prématurée » la possibilité qu’il s’agisse d’un attentat et plus encore d’un attentat islamiste.

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Pendant ce temps, Eric Zemmour, un autre insensible tout à fait capable de faire pleurer un enfant musulman, a dû affronter une révolte générale : le CSA a mis en garde LCI pour avoir diffusé en direct son intervention à la Convention de la droite, les syndicats de CNews ont réclamé son éviction de l’antenne, les journalistes de Canal + et du Figaro se sont émus, des annonceurs ont refusé de sponsoriser sa présence sur Paris Première et CNews et le procureur de la République du tribunal de Paris a été saisi le 24 octobre par Pierre Serne, conseiller régional d’Île-de-France, pour « provocations à la discrimination et à la haine » ainsi que pour « apologie de crimes de guerre ».

Simultanément, bizarrement, ni Laurence Ferrari, ni aucun autre animateur de radio ou de télévision n’ont daigné s’indigner qu’une autre maman soit inondée de tweets et SMS haineux la traitant de, « Nik Ta mer la gross putte », « On te retrouvera égorgée dans ta baignoire », « Tu seras violée par tous les trous »… Cette mère, réellement menacée, c’est Zineb El Rhazoui.

La presse muselante

Journaliste rescapée de l’attentat contre Charlie Hebdo, elle vit aujourd’hui entre quatre policiers chargés de défendre sa vie contre ces islamistes que les médias français s’évertuent à ne jamais faire sangloter.

Les médias qui déploient leur puissance au service du comportement victimaire des « hidjabistes » (vocable utilisé par Zineb El Rhazoui pour évoquer la violence politique du voile) protègent donc, au nom de l’antiracisme, la pénétration islamiste en France.

Comme l’a déclaré Alain Finkielkraut à Valeurs Actuelles, autrefois les journalistes défendaient la liberté d’expression contre les empiétements de l’Etat; aujourd’hui ce sont les journalistes qui appellent à la censure. Comme l’a écrit Renaud Camus qui en sait quelque chose: « Ah ! Où est le bon temps de la presse muselée ? C’était tout de même mieux que la presse muselante. »

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