Le Finistère, pointe avancée de la Bretagne, doit son nom à l’expression « là où finit la terre »… Mais un article du Parisien de vendredi pourrait nous faire penser que c’est là aussi que finit la dignité et que la modernité explose dans toute sa réjouissante horreur comique. Le journal nous informe d’une décision du tribunal des Prud’hommes de Rennes exigeant que les autorités de l’Eglise catholique de Bretagne s’acquittent des 300 € qu’ils refusaient à une strip-teaseuse, ou plutôt une « danseuse artistique », pour une récente prestation : « Lors du vernissage d’une exposition d’art contemporain dans la chapelle Saint-Pierre de Mahalon (Sud-Finistère), la chorégraphie de Corinne Duval sur le thème de l’enfermement s’était terminée par un strip-tease intégral sur l’autel. Un vicaire du diocèse et le prêtre chargé de l’art sacré dans le département avaient juste eu le temps de sortir avant ce final. » On se moquera moins de cette fuite burlesque des hommes d’Eglise bretons devant la nudité féminine que de la posture de cette jeune artiste en carton qui s’est défendue en déclarant : « J’ai fait ma prestation sans volonté de choquer. » Ben voyons ! Et faudra-t-il rire ou pleurer de ces curés qui organisent dans les lieux de culte des vernissages d’art contemporain sur le thème de « l’enfermement » ? Corinne, demain, tu recommences dans une mosquée ? Chiche ?
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