L’éditorial de mai d’Élisabeth Lévy
Nous retrouverons bientôt nos « jours heureux » et nos « 1er-mai chamailleurs », c’est le président qui l’a dit.
Ces dernières années, les « jours heureux » ont surtout été marqués par des métros immobilisés, des villes paralysées et des fins de mois démoralisées. Quant à nos chamailleries, elles se sont souvent réglées à coups de LBD, barres de fer et autres « armes par destination », comme on dit dans les rapports de police. C’est ainsi, la mémoire humaine a tendance à repeindre le réel en rose. Après deux mois d’assignation à résidence, le temps où nous pouvions nous inter-tripoter, défiler en rangs serrés ou simplement nous promener le nez au vent sans craindre de contaminer notre prochain fait figure d’âge d’or.
« Je ne vous raconte pas ça, mes chers compatriotes, pour vous casser le moral, mais pour vous accoutumer à l’idée que le monde d’après ressemblera furieusement à celui d’avant en plus fatigué, comme notre Premier ministre avec sa demi-barbe blanche, stigmate de son calvaire… »
Dans quelques semaines, ou quelques mois, nous aurons renoué avec les interminables déjeuners
