Un variant probable du trumpisme, inattendu, s’est greffé sur le macronisme. Une angoisse bien réelle pour les autorités sanitaires.
Comme on le sait, le virus Trump, apparu chez nos amis d’Outre-Atlantique en 2016, a été enfin contrôlé en novembre 2020 malgré une résurgence aussi brève que spectaculaire dans la région de Washington le 6 janvier 2021.
La France, qui avait mis un cordon sanitaire assez rapidement, a été touchée par l’épidémie de trumpisme dans certains secteurs, ceux du Rassemblement National et des cercles souverainistes pour l’essentiel. On pensait néanmoins, dans les milieux scientifiques, que l’épidémie de trumpisme serait aisément circonscrite en France puisque notre pays était en proie à une autre épidémie, concurrente et même opposée, le macronisme. On n’imaginait pas, dans les pires cauchemars des épidémiologistes, une hybridation possible entre macronisme et trumpisme, c’est-à-dire entre le délire libre-échangiste qui pousse le malade à ouvrir les fenêtres en plein hiver et la fièvre populiste qui rend le patient enragé dès qu’on utilise quelques mots-clés comme « féminisme », « bien-pensance », « élite », « vivre-ensemble » et « immigration », quand bien même il se trouve le plus souvent incapable de mettre un sens bien précis derrière.
Déni à toute épreuve
Hélas, ces derniers mois, est apparu le variant Blanquer. Le variant Blanquer se manifeste par les pires symptômes du macronisme et du trumpisme. Pour le macronisme, le patient atteint du variant Blanquer fait preuve classiquement d’une arrogance à toute épreuve et veut donner l’image d’une compétence indépassable qui abuse hélas les personnes crédules.
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Mais le variant Blanquer, dès qu’on se livre à un séquençage du virus, révèle aussi de fortes mutations trumpistes qui se manifestent par des symptômes aussi caractéristiques que la perte du goût et de l’odorat chez les personnes atteintes par le covid. Parmi ces mutations, signalons, dans le variant Blanquer, un déni à toute épreuve ou la capacité à évoluer dans une réalité parallèle en se référant à des faits alternatifs ainsi la certitude d’avoir une parole performative : quand le variant Blanquer dit quelque chose de la réalité, cela suffit dans son esprit à modifier la réalité.
Logique imparable
Le variant Blanquer sévissant pour l’essentiel dans l’éducation, on pourra prendre par exemple la façon dont, contrairement aux autres pays, l’ouverture des écoles est présentée comme un exploit grâce à un « protocole sanitaire renforcé ». Ce protocole sanitaire renforcé qui, outre le port du masque, doit permettre une distanciation sociale dans la classe ainsi qu’une aération des locaux et la limitation des brassages est évidemment une pure fiction pour qui a mis un jour un pied dans un lycée ou un collège et connaît la configuration des établissements.
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Mais ce n’est pas grave, car le protocole sera appliqué « dans la mesure du possible. » Et si ce n’est pas possible dans 95% des cas, ce n’est pas grave non plus car les enfants ne sont pas très contagieux. Mais les lycéens ne sont plus tout à fait des enfants ? Alors, répond le variant Blanquer, raison de plus pour appliquer le protocole sanitaire renforcé. Quand c’est possible. C’est une logique imparable.
Signalons une lueur d’espoir. Le variant Blanquer ne retire pas totalement sa lucidité au patient. Certains évitent ainsi, prudemment, de se présenter à des élections comme, au hasard, les Régionales en Île-de-France.
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