Le silence des brebis


Et si finalement Philippe Meirieu avait raison, depuis le début ? Et si notre système scolaire, avec ses notations rigides et ses examens couperets était non seulement une formidable fabrique d’inégalités mais aussi un générateur d’angoisses insoutenables ? Certes, le sinistre fait divers vient des USA mais l’on sait que ce qui se fait jour de l’autre côté de l’Atlantique, pour le pire comme le meilleur, finit inévitablement par arriver chez nous : le fast-food, le néo-libéralisme, le communautarisme, le jean, le rock, les tueurs en série ou le roman noir. Et nous pensons que l’affaire est suffisamment grave pour que Najat Vallaud-Belkacem charge quelques inspecteurs généraux d’une mission de prévention qui pourrait réunir autour d’une table ronde représentants des syndicats étudiants, SPA et éleveurs d’ovins.

En effet, dans la nuit du 14 au 15 novembre, sur le campus de Fresno , un étudiant ivre de vingt trois ans a été surpris par la police, le slip sur les chevilles, en train d’agresser sexuellement une brebis. Arrêté, le jeune homme a expliqué que la perspective de ses examens l’avait mis dans un état « de stress insurmontable » et qu’il avait décidé d’expulser son angoisse dans ce rapport non consenti.

Tétanisée, on le serait à moins, la brebis qui n’avait rien fait pour provoquer son agresseur puisqu’elle n’avait ni maquillage ni string affriolant au moment des faits, a refusé de témoigner Mais les faits sont avérés. Il ne s’agit pas, ici, bien sûr, d’invoquer la culture de l’excuse mais est-ce bien raisonnable, par exemple, d’avoir abandonné en rase campagne les ABCD de l’égalité alors que manifestement, il faudrait au contraire les élargir aux garçons, aux filles mais aussi aux brebis afin de déconstruire ces stéréotypes qui sont à l’origine de ce malheureux événement.

 



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