New York City 1 est un collage sur toile de bandes jaunes, rouges et bleues formant un quadrillage. Depuis soixante-dix-sept ans, la toile est exposée… à l’envers.
Les amateurs se pressent au Kunstsammlung de Düsseldorf, en Allemagne, pour admirer une rare rétrospective de Piet Mondrian. Parmi les œuvres exposées, New York City 1, un collage sur toile de bandes jaunes, rouges et bleues qui, en se croisant, composent les célèbres quadrillages de l’artiste néerlandais. Seul problème, cette composition de 1941 est… accrochée à l’envers… depuis soixante-dix-sept ans. C’est la commissaire de l’exposition qui s’en est rendu compte : « Sur une photo de 1944, j’ai vu que la toile était dans l’autre sens sur un chevalet. Ça m’a intriguée », a-t-elle déclaré au quotidien Süddeutsche Zeitung. Susanne Meyer-Büser effectue quelques recherches et remarque qu’un an plus tard, la toile, exposée au MOMA de New York, est à l’envers. Selon elle, « l’erreur pourrait provenir du fait que la peinture n’avait pas de signature. Son sens a été déterminé par le nom de l’artiste inscrit au dos du cadre par l’administrateur de la succession », Mondrian étant mort en 1944.
Maintenant qu’on le sait, pourquoi ne pas l’accrocher à l’endroit ? La réponse de Suzanne laisse pantois : « Les rubans adhésifs sont déjà très lâches et ne tiennent qu’à un fil. Si on devait la retourner maintenant, la gravité la tirerait dans une autre direction. Et cette erreur fait désormais partie de l’histoire de l’œuvre. » Si ça fait partie de l’histoire, on peut suggérer aux défenseurs de la planète de se coller, non les mains au cadre, mais les pieds au plafond du musée. Ils ont jusqu’au 12 février pour le faire.
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