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«Le scandale France Inter devrait être un thème majeur de la campagne»

Grand entretien avec Me Gilles-William Goldnadel


«Le scandale France Inter devrait être un thème majeur de la campagne»
Gilles-William Goldnadel © Hannah Assouline

L’avocat et essayiste déplore le manque de diversité d’opinion sur une station publique dont nous sommes tous « copropriétaires », et dénonce sa position dominante qui lui permet tous les abus.


Cet article a fait l’objet d’un droit de réponse de Daniel Mermet consultable ici NDLR.

Causeur. Près de la moitié de vos nombreux tweets épinglent la radio de sévices publics. N’est-ce pas une obsession personnelle ?

Gilles-William Goldnadel. Oui, c’est une obsession que j’assume pleinement. Et je suis de moins en moins seul. Certes France Inter n’a pas perdu d’auditeurs, notamment parce que, en l’absence de publicité, on l’écoute toujours avec plaisir. Cependant, sans vouloir me vanter ou exagérer mon influence, depuis une dizaine d’années que je mets en cause le manque de pluralisme de la Maison ronde et ses tropismes, beaucoup d’auditeurs ont le décodeur.

Mettez-vous toute la radio publique et toute la télévision publique dans le même sac ?

Non. Par exemple, France 2 est infiniment plus pluraliste et plus prudente dans ses affirmations que France Inter. Mais France Inter n’est rien par rapport à Arte…

Reprochez-vous à Inter d’être une mauvaise radio ?

Pas du tout ! Il y a des gens de qualité au sein de France Inter, j’y ai même des amis. D’abord, je n’ai pas les mêmes exigences par rapport à une radio dont je suis le copropriétaire par le truchement du paiement d’une redevance obligatoire que par rapport à une radio ou télévision privée qui fait ce qu’elle veut. A fortiori aujourd’hui où on peut constater un changement dans le paysage audiovisuel privé où on trouve des îlots de liberté et de pluralisme. Je suis davantage attentif à la radio que je paye et c’est pour cela que je m’astreins au plaisir tout à fait mélangé d’écouter la matinale de France Inter.

A lire aussi: France Inter: ras-le-bol de payer pour se faire insulter!

Venons-en au fond du reproche : l’absence de pluralisme. Je vais me faire l’avocat du diable : à ce sujet, les dirigeants de France Inter brandissent les comptes du CSA supposés montrer qu’ils sont irréprochables concernant les invités.

Ce n’est pas vrai ! J’ai remarqué, et des sondages ont été faits, que la radio publique est celle qui reçoit le plus de membres de l’extrême gauche. D’autre part, c’est subjectif mais vous voyez bien qu’ils ne reçoivent pas de la même manière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Ils n’interrompent pas Geoffroy de Lagasnerie, qui n’est pas une célébrité, quand il explique qu’il faut empêcher la droite dure de parler. De même, lorsque Booba explique que Marine Le Pen est une nazie, Léa Salamé lâche simplement « c’est votre opinion ». Maintenant, s’agissant des éditorialistes, mon regard n’est plus subjectif, mais scientifique. Nicolas Demorand, qui a la maîtrise de la matinale, l’endroit stratégiquement le plus important de la radio, est un transfuge de Libération où il ne faisait pas dans la dentelle. Personne ne proteste que le représentant d’un journal d’extrême gauche prenne la tête de la matinale. Bernard Guetta,


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Octobre 2021 – Causeur #94

Article extrait du Magazine Causeur




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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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