Jacques Julliard se félicite dans son dernier éditorial de Marianne de l’élection de François Hollande. L’homme de la deuxième gauche qui avait glissé insensiblement mais certainement vers un social-libéralisme moderne, forcément moderne avait depuis quelques temps révisé son jugement sur l’ordre du monde et était revenu à une vision des choses à nouveau plus à gauche. C’est tout à son honneur et son éditorial est plein de mesure, mais aussi d’espoir. Il prend aussi une certaine hauteur en inscrivant la victoire de François Hollande dans une perspective historique qu’il fait remonter à Blum et surtout au Mitterrand de 1981. Rien de très original, à vrai dire mais rien de déshonorant non plus dans ce papier.
Une chose nous a pourtant semblé étrange, c’est le titre de cet éditorial : François II.
D’abord nous avons attribué cette gêne à la vision monarchique et gaullienne de la fonction présidentielle, paradoxale chez ce girondin de vieille date qu’est Jacques Julliard.
Mais non, il y avait autre chose et c’est alors que de lointains souvenirs du Malet-Isaac sur les bancs d’une classe de quatrième nous sont revenus en mémoire, à cette époque bénie où la chronologie n’était pas encore bannie des programmes d’Histoire.
Il y a bien eu un François II qui fut effectivement roi de France. Seulement, il est arrivé au pouvoir à l’âge de 15 ans et y est resté un peu plus… d’un an jusqu’à sa mort due à sa santé faiblarde. En plus, on estime que son règne éclair a été le signe annonciateur des guerres de religions…
Bref, (c’est le cas de le dire), souhaitons en l’occurrence que comparaison ne soit pas raison.
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