Notre ami Jean-Paul Lilienfeld a été le premier réalisateur à offrir un grand rôle au cinéma à l’humoriste. S’il a vite reconnu son talent et ses travers, il n’a compris que tardivement que l’antisémitisme était devenu son fonds de commerce. Aujourd’hui, il ne peut croire en l’honnêteté de ses « excuses ». Témoignage.
Qu’est-ce que j’apprends ? Dieudonné demande pardon ? Dieudonné présente ses excuses ? Ah non pas de ça Dieudonné ! Continue de nous faire rire.
Quand j’ai travaillé avec Dieudonné, il n’était pas encore drôle. C’était il y a un quart de siècle. Une époque où malheureusement, les Noirs n’étaient pas encore racisés. Ils étaient « Tout simplement noirs ».
Faire tourner Dieudonné était l’aboutissement d’une démarche entreprise avec L’Œil au beur(re) noir, écrit avec Patrick Braoudé à la fin des années 1980. Je crois bien que c’était la première fois qu’un film français proposait un Noir et un Arabe en premiers rôles. Le jour où il a eu le César du meilleur premier film, je me souviens avoir dit à Pascal Légitimus que l’étape suivante, ce serait qu’un Noir joue un premier rôle qui pourrait être tenu par un Blanc, juste parce qu’il serait le meilleur pour ce rôle.
Pour le casting d’HS, Hors Service en 1998, il me fallait pour le premier rôle un acteur crédible en psychopathe. J’ai donc demandé à Dieudonné.
Alors que nous travaillions en amont du tournage, quelques détails m’ont chiffonné. Mais rien de drôle encore, rien
