« C’est une Révolution française ! », s’exclame le manifestant tunisien béat sur l’écran d’Élisabeth Lévy, qui en sourit encore. Eh bien oui ! Quand on a montré l’exemple, et d’aussi belle manière, il serait vexant de n’être point suivi.
« On a envie d’y croire », commente notre cheftaine, avec l’enthousiasme d’un Burke en 89. Deux paragraphes plus loin, elle précise même ce qu’elle pense vraiment de cette révolution arabe : « Peut-être, sans que nous le sachions, le feu couve ailleurs ». On n’est pas plus enthousiaste.
Quel feu, donc ? Sans doute celui dont est faite la flamme qui devrait servir de corde pour lapider Sakineh, coin-coin. Voilà l’idée : au fin fond de cette « ruée arabe » que vante inconsidérément Libé, ce qui nous guette, selon Elisabeth, c’est la « théocratie iranienne ». Je caricature ? Peut être, mais c’est pas moi qui ai commencé !
Foin de Terreur, de goulags, d’Holocauste et de Révo. Cul ! Qu’importent les dictatures qui peuplent encore le monde, l’ONU et son Conseil de sécurité. Le danger principal pour les Droits de l’Homme, qu’on se le dise, c’est l’impérialisme chiito-persan.
Sur la base de ce diagnostic, que prescrire donc à nos amis arabes, toujours hibernants mais en voie de décongélation ? « Une dictature laïque, ou une démocratie islamiste », s’interroge le Dr Lévy. Ce n’est pas à nous de trancher !, tranche finalement Ms Lévy.
Pour tout dire, ça m’arrange : dans cet échiquier à deux cases, je n’aurais pas su où placer ni le Roi saoudien, ni le Cavalier turc.
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