Habitué aux joutes médiatiques, hier comme dirigeant communiste, aujourd’hui comme chroniqueur politique, Olivier a des tripes et du cœur quand il s’agit de défendre ses idées. «J’aime qu’on me contredise!» pourrait être sa devise.
Emmanuel Macron n’a pas apprécié, mi-octobre, que sa petite phrase, « Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », ait fuité du Conseil des ministres. « Si ce n’est pas dans le communiqué ou le compte-rendu du porte-parole, ça n’existe pas », a-t-il sèchement répliqué quelques jours plus tard.
J’ai scrupuleusement consulté les publications de ce ministère de la Vérité : si elles ne disent pas tout, elles confirment que le pays va mal, qu’il est à l’arrêt, et qu’il régresse sur de nombreux sujets.
Quelles sont les questions les plus urgentes pour une majorité d’entre nous ? Une récente enquête réalisée par Ipsos pour le Conseil économique, social et environnemental révèle les préoccupations réelles des Français. Et cela commence par « votre santé et celle de vos proches » (40 %). Dans les communiqués du ministère de la Vérité, rien sur la capitulation Doliprane. L’État occupera la place d’une plante verte dans la salle du futur conseil d’administration de la filiale de Sanofi sous bannière américaine. Puis, en deuxième position, « votre pouvoir d’achat » (34 %). Là encore, le porte-parolat gouvernemental se garde bien de dire combien l’échec de la « politique de l’offre » menée depuis 2017 a privé notre pays de recettes fiscales indispensables pour financer des politiques publiques pourtant essentielles. Comment combler le trou ? La taxation riquiqui des « plus aisés » est un leurre. Rien ne change : on taxe les plus pauvres car ils sont les plus nombreux.
Les autres inquiétudes pointées par l’enquête de l’Ipsos sont : « la situation économique et financière du pays » (28 %), « la situation politique » (24 %), l’environnement (22 %) est au même niveau que « les inégalités sociales » et « la sécurité des biens et des personnes », puis suivent, à 18 % « l’avenir du système des retraites », « l’instabilité géopolitique » et « l’immigration ». Enfin, « l’emploi et le chômage » (13 %), « l’accès aux services publics » (11 %), « les tensions et mouvements sociaux en France » (9 %) et « les évolutions technologiques et leurs impacts » (7 %).
Sur les conseils d’Emmanuel Macron, j’ai consulté le dernier communiqué de la porte-parole du gouvernement. « La faculté a été donnée au Premier ministre, à titre provisoire, d’utiliser le 49.3. » Et à titre « préventif » ? Elle annonce aussi une revalorisation de 2 % du smic (1 426 euros nets). Une misère.
Au sujet du Conseil des ministres du 23 octobre, Thomas Despré a, au nom de l’association de la presse présidentielle, répondu à Emmanuel Macron : « Notre travail ne peut se résumer à reprendre les déclarations officielles, il est aussi, et surtout, de permettre aux concitoyens de savoir ce qu’il se passe une fois les micros coupés. Notre travail est de pouvoir enquêter, librement, sur les coulisses du pouvoir pour permettre à chacun de se faire une opinion. Cette liberté fondamentale en démocratie ne saurait être remise en cause au gré des tempêtes politiques. La définition du journalisme ne sera jamais une prérogative présidentielle. »
Faisons confiance aux événements, ils ne manqueront pas de se produire !