Plus que le critique, le comédien, le musicien et le danseur, c’est l’ouvreuse qui passe sa vie dans les salles de spectacle. Laissons donc sa petite lampe éclairer notre lanterne!
Qu’est-ce qui reste ? Les séries. Prisonnière du canapé-chips, j’ai bien tenté les polars de Netflic, Inspecteur Zombie, Les Vampires de Windsor, L’Attaque des clowns, tout frais, tout propre, tout pareil. Jusqu’à ce que je trouve LA série. Par hasard sur LCP, la chaîne parlementaire.
Prise en cours, la saison 1 ne promettait guère. Scénario usé. Il y a très, très longtemps dans une galaxie far faraway, la planète Wuhan envoie un bad microbe à travers le système. L’action se déroule principalement sur la planète Paris où une fausse Jedi nommée Darke Buzyn trahit la jeune République et se fait remplacer par le mignon Doc Véran, soutien historique du Grand Hologramme. Doc Véran est un antihéros incolore genre Skywalker, pas très bien joué mais plein de rebond. Neurologue, il est entré en politique pour élaborer des plans. Un plan antitabac en 2015, un plan anti-alcool, un plan antisoda, un plan anti-mannequins anorexiques. Au milieu de la saison, Doc Véran doit gérer la guerre contre le microbe galactique. Mars : « C’est le confinement qui provoque la circulation du virus » et « porter un masque est parfaitement inutile ». Avril : « Ce qui est important, c’est que les gens soient confinés chez eux. » Mai : « L’hydroxychloroquine peut entraîner des troubles cardiaques. » Juin : « Le gros de l’épidémie est derrière nous. » Août : « Le reconfinement ne saurait être une solution. » Dernier épisode : Primus Confinator remonte dans son vaisseau, cap sur la planète Havre. Le Grand Hologramme nomme à sa place Primus Déconfinator, joué par Albert Dupontel qui force un peu l’accent gersois, mais ferme la saison 1 dans la bonne humeur.
Saison 2, épisode 1, attention ça commence ! Joli coup du scénariste : quelques minutes après le générique, Primus Déconfinator se transforme en Super Reconfinator et découvre le Mal Absolu : les trucs ouverts le soir – tavernes, théâtres, copains. D’où l’épisode 2 intitulé Couvre-feu. Fier d’avoir soumis Gallorefractor au décret arbitraire, Reconfinator divise carrément le peuple en deux : essentiels contre non-essentiels. Doc Véran profite du scandale pour se faire nommer ministre de la Panique. Épisode 3, intitulé Caprices des dieux : le ministre poursuit les derniers rebelles aux confins de la galaxie jusqu’au Parlement. Il vient de s’apercevoir que dans un hôpital il y a des types en mauvais état. « C’est ça la réalité mesdames et messieurs ! Si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici ! » Là, les scénaristes nous prennent pour des buses. Un ministre qui jette les élus dehors, même le président assassin Kevin Spacey dans House of Cards n’a pas osé. Ainsi meurt la démocratie galactique, dit en gros la saison 2 qui finit le 17 novembre par un solo de Doc Salomon, le comique de la série (comique de répétition, very funny) : « La santé mentale des Français s’est à nouveau dégradée entre fin septembre et début novembre. » Pas possible ! Son conseil (le clan Doc donne plein de conseils) : « Limiter la consommation d’alcool et de tabac. »
Cette semaine, une taupe de Disney a dévoilé dans Closer le début de la saison 3. Inscrit côté obscur, le ministre de la Panique devient sénateur, puis Chancelier suprême. Après avoir chassé les derniers Jedi, il se proclame empereur et transforme une blouse blanche en seigneur noir sous le nom de Dark Malor. Scénario prévisible, mais Netflic et Mammazone se lèchent les babines.