Le Monde d’après 3 est une réjouissante comédie noire à petit budget, qui surclasse le cinéma bienpensant subventionné.
Marre de faire bide sur bide. Suite aux résultats catastrophiques dénoncés par la Cour des comptes, les films français à grosses ficelles idéologiques subventionnés par le CNC et divers autres organismes publics recrutent depuis quelque temps des acteurs dits bankables dans l’espoir de « retrouver le public ». Exemple : Un homme heureux, de Tristan Séguéla. Ce film, co-produit par France 2, raconte l’histoire d’un maire conservateur (Fabrice Luchini) dont la femme (Catherine Frot) lui apprend qu’elle a toujours été « au plus profond de son être » un homme et qu’elle souhaite à présent, à presque soixante ans, faire sa « transition ». Le film, qui se veut être une comédie, est pathétique et n’évite aucun stéréotype. Paire de moustaches postiche puis réelle grâce à un traitement hormonal, réunions grotesques entre transgenres caricaturaux, soutien d’une « copine » trans et d’un ami homosexuel – madame devient monsieur et Edith, Eddy. Luchini campe un réac homophobe secondé par un adjoint (Philippe Katerine) tout aussi caricatural ; Frot se travestit en n’arrachant ni larmes ni sourires mais un soupir de consternation à chaque dialogue semblant sortir tout droit d’un tract du Planning familial ou de l’association OUTrans. « On ne va pas faire la fine bouche devant un film qui a le mérite de traiter d’une actualité délicate et d’éviter la vulgarité », écrit dans Le Figaro un Éric Neuhoff qu’on a connu plus avisé et plus attentif au déclin du cinéma français. Sur les sites spécialisés, les spectateurs sont souvent moins complaisants : « propagande affligeante », « pudding indigeste », « scénario enfilant les clichés affligeants du wokisme », et puis, finalement, le plus simple et le plus éloquent : « un gros navet ». Trompé par le papier de Neuhoff, j’ai vu la chose et je confirme : c’est une méga daube. Tout y est affligeant, le scénario, les acteurs,
