William Thay est président du Millénaire, un think-tank indépendant spécialisé en politiques publiques, portant un projet gaulliste, réformateur et guidé par l’intérêt national. Dans un rapport publié récemment, il se demande si le modèle de Boris Johnson est applicable en France. Entretien 2/2.
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Causeur. Pourquoi et comment la France peut-elle s’inspirer de l’exemple de Johnson ?
William Thay. La France a manqué le tournant de la mondialisation, et cela a conduit à 40 années de déclin depuis l’arrivé au pouvoir de François Mitterrand. Est-ce que nous souhaitons poursuivre sur cette voie pour paupériser davantage une population sous tension et pour plaire à l’intelligentsia des bien-pensants ? Ou est-ce que nous voulons préparer le pays à une nouvelle ère plus conflictuelle marquée par les tensions entre les États-Unis et la Chine ? Cette deuxième voie suppose de suivre les principes de la Seconde Révolution conservatrice menée par Boris Johnson et Donald Trump, quitte à être taxé de populiste ou de nationaliste.
Pour suivre Boris Johnson, nous avons besoin de trois éléments : une personnalité volontaire, une reprise du contrôle, et un nouveau projet collectif. Une personnalité volontaire ne peut émerger qu’à travers un suffrage, et l’élection présidentielle 2022 doit être la rencontre d’un homme ou d’une femme avec le peuple. Reprendre le contrôle est une nécessité
