Aujourd’hui, on ne jette plus son vieil ordinateur dans une rivière, parce que ce n’est pas écologique. Mais on s’apprête à « créer » le mariage homosexualo-compatible pour permettre aux couples homosexuels d’adopter des enfants, voire à proposer la procréation médicalement assistée aux couples de femmes . On nous dit que c’est merveilleux pour l’égalité, mais a-t-on simplement pris le temps de répondre à cette question : est-ce écologique ?
L’écologie veut préserver, fort justement, la biodiversité : la redéfinition du mariage favorise-t-elle cette biodiversité ? Celle-ci, présente dans le mariage à travers la complémentarité homme/femme, ne peut que souffrir de cette redéfinition. Sachant que cette même biodiversité est la condition sine qua non de l’apparition de la vie, de la pérennisation d’une espèce, a-t-on le droit de sacrifier le berceau institutionnel de la vie naissante ?
À une époque où les écologistes s’insurgent, légitimement, contre la course au profit, l’escalade technologique qui, pour répondre aux envies fugaces de la société de consommation, ne respecte pas la nature à long terme, le désir de légiférer sur le mariage sans prendre le temps de poser les bonnes questions constitue une entrave à l’écologie.
Si on parle du gaz de schiste à un écologiste, il nous demandera, et il aura raison, de prendre le temps d’observer, d’étudier l’impact environnemental de son extraction, en précisant que le coût à long terme pour en réparer les dégâts risque d’être monumental pour la société.
Le principe de précaution n’est-il pas applicable à la société pour éviter des situations psychologiques catastrophiques ?
Aussi, le législateur doit aborder la mise en place des lois de façon écologique : celles-ci sont garantes du mieux vivre dans un environnement durable. Il ne doit donc pas aller contre la nature, mais toujours penser à la synergie homme/nature, à son unité globale. C’est ce que l’ancien Garde des Sceaux Elisabeth Guigou disait lorsqu’elle défendait le PACS : « le droit, lorsqu’il crée des filiations artificielles, ne peut ni ignorer, ni abolir, la différence entre les sexes. (…) Cette différence est constitutive de l’identité de l’enfant. Je soutiens comme de nombreux psychanalystes et psychiatres qu’un enfant a besoin d’avoir face à lui, pendant sa croissance, un modèle de l’altérité sexuelle. » Alors Premier ministre, Lionel Jospin l’exprimait également en répondant au journal La Croix : « L’humanité est mixte. C’est une donnée naturelle : pour faire un enfant, il faut un homme et une femme. La notion de couple parental vient de là. ». Il insistait dans Libération : « Dans l’hypothèse d’une adoption par un couple homosexuel, la filiation légale de l’enfant s’établirait par rapport à deux personnes du même sexe. Je pense que cela est de nature à troubler l’accès de l’enfant à sa propre identité sexuelle en remplaçant la référence mixte, paternelle et maternelle, masculine et féminine, par une référence à deux hommes ou à deux femmes. C’est pourquoi, il ne me semble pas possible de reconnaître la parenté légale d’un enfant à un couple homosexuel. »
Vers une crise écologique ?
La crise écologique survient lorsque l’environnement d’un individu, d’une espèce ou d’une population d’espèces évolue de façon défavorable à sa survie. Ne nous exposons nous pas, par cette redéfinition du mariage, à une grave crise écologique et humaine ? Acceptons-nous, sans rien faire, que des non spécialistes légifèrent sans consulter les personnes compétentes ? Nous qui sommes dépositaires de notre environnement afin de le transmettre en l’état aux générations futures, ne sommes-nous pas appelés à interpeler nos élus afin de transmettre notre environnement familial à notre descendance ?
Je ne suis pas un spécialiste des questions environnementales, ni des questions sociétales ou familiales. Je m’interroge en revanche sur cette précipitation à légiférer sur un sujet sociétal qui aura un impact sur les générations futures. C’est donc en tant que citoyen que j’ai participé à la création du site-pétition Tous pour le mariage qui demande de prendre le temps de consulter tous les spécialistes qui peuvent l’être, afin qu’éclairés par ces derniers nous puissions utiliser notre raison pour débattre sereinement de ce sujet qui engage toute la société. Par nos signatures, nous exigeons du gouvernement, dont le souci du bien commun ne fait aucun doute, qu’il écoute notre demande d’organiser grand débat démocratique sur le mariage homosexuel et sur l’homoparentalité sous la forme d’Etats Généraux du mariage et de la famille, afin de préserver les générations futures. Nous nous réjouissons d’ailleurs que le Parlement vienne de demander plus de temps en reportant de quelques jours le vote du projet de loi, preuve que nous commençons à être entendus.
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