«On se lève et on se casse» : en France, Marine Tondelier et Sandrine Rousseau exhortent les députés du NFP à quitter X pour protester contre Elon Musk. Aux États-Unis, le patron de Meta (Facebook) Mark Zuckerberg négocie un virage politique et regrette la politisation passée des vérificateurs de faits sur ses plateformes.
Les journalistes ? Ils ne cessent, trop majoritairement, de brader la liberté d’expression. Gardiens de l’idéologie progressiste, perméables au terrorisme intellectuel[1] ou soucieux du quand-dira-t-on, ceux-ci participent aux censures, mises au ban, modérations bien-pensantes. Le 7 janvier, la dénonciation par Mark Zuckerberg (patron de Facebook, Instagram et WhatsApp), d’une « politisation » des vérificateurs de faits (« fact-checking »), a confirmé la dérive d’un monde frelaté. De fait : jamais la profession n’a protesté contre les législations tendant à mettre les réseaux sociaux sous surveillance. Jamais elle ne s’excusera d’avoir diabolisé ceux qui alertent sur les risques d’une société ouverte à ses ennemis. Jamais elle ne s’indignera des intimidations procédurales conduisant illico des indociles devant la 17e chambre correctionnelle. Jamais elle ne reconnaitra son silence sur les viols de masse des pédophiles pakistanais en Grande-Bretagne. C’est le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, aujourd’hui disparu, qui avait lancé l’assaut contre CNews et le groupe Bolloré en 2024. La caste a toujours applaudi aux rappels à l’ordre et aux sanctions ciblées de l’Arcom, régulateur de la communication audiovisuelle et numérique qui se dit indépendant mais dont le président est désigné par l’Elysée ; sa décision d’interdire C8 est un scandale démocratique qui a laissé muette une corporation qui, comme le monde politique, s’est décrédibilisée. L’opinion a appris à se passer des imposteurs.
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La gauche et les macroniens, qui appellent à quitter le trop libre X (ex-Twitter) d’Elon Musk, confirment leur faible pour le bâillon et le gourdin. Pour eux, la libéralisation de l’internet est « un danger pour nos démocraties » (Yaël Braun-Pivet, dimanche). Ce mépris d’une expression populaire avait poussé Emmanuel Macron, lors de ses vœux du 31 décembre, à parler de « manipulation » concernant les élections en Roumanie, Moldavie et Géorgie : peut-être est-ce exact, mais il faut des preuves. Jeudi, sur RMC, l’ancien commissaire européen, Thierry Breton, s’est flatté d’une ingérence européenne dans l’annulation en novembre, par le conseil constitutionnel roumain, des élections en Roumanie. Breton, promoteur du Digital Service Act, gendarme de la Toile, a menacé d’une semblable invalidation des élections allemandes du 23 février en cas de victoire de l’afD, parti jugé trop à droite. Cette police de la pensée est totalitaire. Elle oblige à lui résister.
La décision de Zuckerberg de supprimer le fact-checking, aux Etats-Unis dans l’immédiat, répond à la volonté d’Elon Musk et de Donald Trump de libérer X de la surveillance journalistique pour confier les modérations aux usagers. « Nous avons atteint un point où il y a trop d’erreurs et trop de censure », a expliqué Zuckerberg en accusant les fact-checkeurs d’être marqués à gauche. Il a admis avoir cédé aux pressions du FBI et de la Maison Blanche pour supprimer des révélations sur Hunter Biden, fils de Joe, pour faire taire les arguments contre la politique anti-Covid ou pour occulter les effets secondaires du vaccin.
Les sycophantes et déconspirateurs à cartes de presse, qui ont hurlé faussement contre les « complotistes anti-vax », ont achevé de détruire le monopole du journalisme hors sol, victime de ses arnaques. Tout, là aussi, est à reconstruire.
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[1] Jean Sévillia, Les habits neufs du terrorisme intellectuel, Perrin
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