107 détenus attendent dans les couloirs de la mort des prisons nippones, ce qui fait du Japon, avec les Etats Unis, l’un des deux dernier pays développés à garder la peine capitale dans leurs arsenaux juridiques.
Malgré la popularité de la peine de mort dans le pays, le Parti Démocrate du Japon (PDJ), au pouvoir depuis un an, avait l’intention de lancer «une discussion d’ampleur» sur le sujet, ce qui en langage politique veut dire avancer vers son abolition. Pour conduire à bien la manœuvre, le portefeuille de la Justice a été confié à Keiko Chiba, opposante déclarée à la peine de mort.
Néanmoins, faute de reforme, le ministre s’est vu obligé de donner son accord à l’exécution des deux assassins. Mais pour manifester son opposition de principe avec cette pratique que son poste l’oblige à faire respecter, Madame Chiba a décidé d’assister au deux exécutions capitales par pendaison qui ont eu lieu à la prison de Tokyo le 18 aout dernier. En plus, pour s’assurer que le débat lancé par son geste «prenne», elle a autorisé les médias à visiter les couloirs de la mort. Vaste programme que ce « débat national », si on considère qu’une écrasante majorité de Japonais voit plutôt d’un bon œil cette sanction maximale: d’après un sondage effectué l’an dernier 86% des personnes interrogées la jugent nécessaire.
Pourtant, Madame le Ministre ne devrait pas désespérer; rappelons qu’en France, au lendemain de l’abolition de 1981, 63% des sondés étaient favorables à son maintien…
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