Les publicités servent de plus en plus les idéologies à la mode. Quand elles sont orientées et financées par le contribuable, juste avant un énième débat de la loi bioéthique, c’est vraiment le comble…
Le contraste est saisissant. Dans le métro, une photo, en noir et blanc, qui parle d’elle-même, d’un enfant aux yeux tristes : en bas, les lettres PAUVRE. Sur les murs de nos villes, des photos jouissives déclinent les mille et une nuances de la sexualité arc-en-ciel de nos proches. À l’évidence d’une constatation— « Il faut trois générations pour sortir de la pauvreté » — répond l’injonction, pleine de sous-entendus culpabilisants du ministère des Solidarités et de la Santé, le jour de la lutte contre les discriminations : « Contre l’intolérance, à nous de faire la différence ». Que signifie précisément cette phrase ? Absolument rien sinon qu’elle dénonce, chez nos concitoyens, la maladie de l’intolérance, avec ses conséquences : « les discriminations, lourdes, et préjudiciables pour l’ensemble de la société ». Au mal social qu’est la pauvreté, répondent des images d’Épinal d’individus promis à une sexualité heureuse à conditions que nous le voulions, comme en témoignait, il y a peu, une pub de café fleurant bon « la tolérance. »
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Les Français sont tolérants !
Le slogan du ministère de la Santé a tout faux : les Français sont extrêmement tolérants. Mieux, ils sont favorables à une homosexualité qui pimente leur quotidien. Dans un climat sociétal délétère, l’homophobie (un concept impossible à définir si tant est qu’il ait un sens) est un ennemi nécessaire, à entretenir. Alors, pourquoi, cette pub ? C’était la journée, dira-t-on, contre les discriminations de genre. Certes, mais cette pub entre surtout en résonance avec celle d’une jeune femme radieuse, fêtant, dans une pub de Freenow, son divorce qui lui faisait gagner « des points de fidélité. » Partout, s’étale une société libertaire qui veut jouir sans entrave : entendez sans compagnon ni mari, ni homme ni père « en couple ». Et, comme il faut faire un pas de plus dans la marche du progrès, le ministère de la Santé prévient : « Il est urgent de se mobiliser » contre toute « discrimination. » Entendons : de personnes et d’Etat.
Des publicités au moment opportun
Il n’a échappé à personne que cette campagne contre les discriminations arrive au moment où la loi bioéthique revient au Parlement. Dès lors, la menace contenue dans la phrase obscure devient claire : si vous êtes, demain, contre la loi bioéthique, c’est que vous aurez contracté la maladie et que vous êtes phobe de partout. Et si le mal-être des autres (qui ne sont pas comme vous) s’amplifie, ce sera de votre faute, et toute la société en pâtira. La fenêtre d’Overton est grande ouverte : une chose impensable (la procréation de deux personnes homosexuelles entre elles, des manipulations génétiques, des chimères) est rendue pensable, dicible, souhaitable, désirable – et le politique n’a plus, in fine, qu’à l’imposer en chauffant les esprits à blanc. Le discours idéologique est le même depuis quatre ans.
Pendant ce temps, le capitaine Nemo, véritable Argonaute, a pris le large, à la tête du Nautilus. Mobilis in mobili, il surfe sur la vague euphorique du déconfinement. La PMA, c’est le Graal de son quinquennat, qu’un vent favorable lui apportera – il en est sûr – à la fin du mois de juin, lors d’une session parlementaire exceptionnelle, un peu houleuse mais triomphante, quand les corps bronzés des sirènes jouiront du soleil retrouvé.
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