L’assassinat de la petite Lola, en plein jour à Paris, a bouleversé les Français. Les tortures subies par l’enfant, les traces d’égorgement, le fait que la meurtrière, en situation irrégulière, soit sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), son absence de remords… Tous ces éléments ont ravivé les tensions qui agitent notre pays.
Les Français se sont projetés dans les parents de Lola parce qu’ils pensent que cela aurait pu leur arriver. Si ce drame résonne autant dans la psyché collective, c’est qu’il est en phase avec les représentations que les gens ont de l’état de leur pays. C’est parce que cette résonance est particulièrement forte qu’un fait divers atroce se transforme en fait de société et acquiert une signification qui dépasse le caractère particulier et unique de l’acte en cause. La récurrence de la violence gratuite, des actes d’égorgement, le fait que cette violence n’épargne pas les enfants, tout cet enchainement est en train de faire système et ce qui est arrivé à cet enfant parle d’une insécurité qui ne cesse de monter et dont on se demande si elle est combattue autrement qu’en paroles ou en tweets.
Terrorisme et violences gratuites ont amené l’idée que nous vivions des temps barbares, ce qui est déjà difficile à accepter. Mais il y a pire que la montée de la barbarie, c’est le sentiment que de surcroît nos dirigeants sont dans le déni et incapables de prendre les décisions fortes et efficaces qui s’imposent pour assurer la protection de la population.
