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Le don d’Alexandra

Une nouvelle de Jacques Aboucaya


Le don d’Alexandra
Image d'illustration Unsplash.

L’amour donne des ailes…


Du jour où elle se mit à voler, Alexandra constata un changement dans sa vie jusqu’alors dépourvue de péripéties notables. Cela se produisit sans préavis. Elle était à son balcon. La radio diffusait le tube de l’été qui avait raté, mais de peu, le Grand Prix de l’Eurovision. Pierrick Baruel, le chouchou des minettes prépubères, en hurlait avec conviction le refrain: « Ah, si j’avais des ailes / J’m’envolerais vers elle ». Alexandra allait sur ses quarante-cinq ans, mais elle avait gardé un fond de candeur. Une sentimentalité qui la faisait vibrer au moindre amour / toujours. Quant au physique, chacun s’accordait à penser qu’elle « ne faisait pas son âge », ce qui était l’exacte vérité.

Une fois encore, les yeux clos, elle se laissait emporter par la voix enjôleuse, les violons, le texte suggestif dont la poésie la bouleversait. Elle le détaillait en même temps que l’idole. Pour faire bonne mesure, elle agitait en cadence les bras. Comme dans le clip vidéo. Elle y mettait toute sa conviction.

C’est alors qu’elle prit son essor. Sans même y prendre garde. Elle s’éleva, plutôt gracieusement, sans cesser de battre des bras. Se retrouva flottant au-dessus de la rue, à quelque cent pieds du sol. S’étonna de ne point éprouver la panique attendue en pareille occurrence. Plutôt une sensation de bien-être, voire de plaisir. Elle se mouvait aisément, maîtrisa sans effort la trajectoire qui la conduisit vers l’immeuble d’en face où elle se posa.

Sur la corniche, les pigeons s’effarèrent de l’irruption de cette intruse, lui firent, bon gré mal gré, une place à leurs côtés. Etrange, monstrueuse, même, mais sans intention de nuire. Ainsi la jugèrent-ils dans leurs cervelles de volatiles peu portés à s’interroger sur les bizarreries du monde.

Sa propriété, c’était le vol. Alexandra mit quelques instants à s’accoutumer à cette situation nouvelle. Non qu’elle lui causât le moindre effroi, sinon celui d’être surprise en un lieu incongru. Une de ses premières pensées fut qu’elle n’éprouvait pas le moindre soupçon de vertige. Une autre, qu’elle risquait d’être vue par sa mère, ou son mari, ou des amies, et qu’elle serait incapable de fournir la moindre explication.

Nul cependant, parmi les humains, ne semblait avoir remarqué quoi que ce fût d’insolite. La rue était pourtant peuplée de piétons dont certains auraient dû l’apercevoir. D’autant qu’elle avait osé, pour s’assurer de sa maîtrise technique, quelques circonvolutions à basse altitude. Personne n’avait manifesté d’étonnement. Pas même lorsqu’elle avait effectué une volte audacieuse autour du clocher voisin, avant de se percher au faîte d’un marronnier.

Elle sentit dans cette manière d’invisibilité une protection qui la rassura si bien qu’elle décida de rentrer chez elle comme elle en était partie.

Quand elle se posa sur le balcon, Damien était installé sur le canapé. Pour une fois, il avait ôté ses chaussures et leva à peine le nez du roman où il était plongé. Elle s’interrogea une fraction de seconde: allait-elle lui révéler ce qui s’était passé? Choisit de n’en rien faire. Il serait toujours temps d’aviser. Du reste, Damien n’était guère curieux, absorbé le plus souvent par son métier d’informaticien. Guère plus loquace. En dix-sept ans de mariage, leurs liens avaient eu le temps de se distendre. De laisser place, de façon insensible, à une affection teintée d’indifférence. Un vieux couple, déjà, pensait-elle parfois non sans nostalgie. Elle n’avait pas tort.

– Tu étais sortie?

Question machinale, de simple convenance. Ses yeux n’ont pas quitté le livre.

– Oui, prendre un peu l’air.

Involontaire, la boutade. Du reste, Damien ne relance pas.

A dire vrai, la mésaventure survenue à Alexandra avait connu quelques prémices qui lui reviennent en mémoire. L’an dernier, à pareille époque, un rêve récurrent venait troubler ses nuits. Certes, il présentait chaque fois de légères variantes, mais le fond en était invariable. Assez prégnant pour qu’elle se réveillât en sursaut, agitée de tremblements nerveux. En proie à une telle angoisse que, sur les conseils d’une amie, elle avait consulté un psychanalyste.

– C’est un lacanien de stricte obédience, tu verras, il est génial. Il a débarrassé mon beau-frère de la phobie des araignées. En un rien de temps. Mieux, il a fait émerger de son inconscient un talent jusque-là ignoré pour la peinture abstraite. Oui, figure-toi que l’araignée, c’est aussi « l’art est nié ». Tu suis ? Son talent, Régis le refoulait, sans le savoir. Il niait l’art, comprends-tu? D’où sa terreur des épeires et autres arachnides. Génial, te dis-je!

Or voici ce qu’Alexandra rêvait alors avec une fréquence accrue: elle était un OVNI tournant à une vitesse folle autour de notre terre. Parfois, elle s’attardait au-dessus d’une région, décélérait pour suivre le cours d’une rivière, survolait des villes, des forêts, des montagnes, y prenant un plaisir toujours renouvelé de touriste, découvrant des contrées dont elle vérifiait ensuite l’existence et les caractéristiques sur Internet.

L’ennui, c’est que le rêve se terminait toujours par une chute qui la laissait terrorisée, pantelante. Elle avait fini par en parler à Damien. Lequel avait, bien sûr, minimisé la chose en haussant les épaules.

– Tu es nerveuse, un point c’est tout. Nerveuse et imaginative. Peut-être qu’une bonne infusion de tilleul, le soir… C’était la recette de ma grand-mère. Et puis, ça finira par passer, ne t’inquiète donc pas.

Il s’était retourné. Avait calé son oreiller, saisi son livre sur la table de chevet. Un seul chapitre à lire. Il faisait d’ordinaire durer le plaisir, mais là, l’impatience de connaître le dénouement était la plus forte. Alexandra soupira, tenta de se rendormir. Ainsi n’abordèrent-ils plus le sujet.

Heureusement, le lacanien ne fit pas preuve de semblable désinvolture. Il la fit s’allonger sur le traditionnel divan, lui fit raconter sa vie avant d’en venir précisément à l’objet de sa visite. Il opinait parfois, noircissait du papier. Ne posait aucune question, ne livrait aucun commentaire. Mettait fin aux confidences au gré de ses propres humeurs, semblait-il. Ou selon une logique dont il était le seul à connaître les codes.

– Eh bien, chère madame, ce sera tout pour aujourd’hui. Nous nous reverrons la semaine prochaine, n’est-ce pas? Même jour, même heure.

Cela prit quelque six séances de durée variable mais de prix constant – deux cents euros qu’Alexandra puisait, à l’insu de son mari, dans le petit héritage laissé par sa tante Marie-Thérèse. Un pécule qui avait une fâcheuse tendance à fondre, sous les assauts répétés du psy.

A la septième séance, sentant peut-être la source se tarir, celui-ci sortit enfin de son mutisme, consulta les notes accumulées. Se racla la gorge, se mit à parler avec des intonations d’oracle.

– Au fond, votre cas est relativement simple. Cela m’apparaît désormais avec une clarté suffisante pour que je vous fasse part de mes conclusions. Donc, un OVNI, qu’est-ce? Je parle du mot, bien entendu, non de la chose. Même si l’on sait depuis William James que « le mot « chien » ne mord pas ». (Petit rire.) La sémiologie est une science passionnante…

Mais ne nous égarons pas. Revenons à notre OVNI. Deux syllabes, n’est-ce pas, chère madame, OV-NI. OV, c’est la racine latine qui a donné ove, ovale, ovaire, ovule, ovulation et œuf. Vous me suivez? Du reste, qu’est-ce qu’un ove, en architecture, sinon un œuf… dur? (Nouveau petit rire.) Ce pourrait être une définition de mots croisés, n’est-ce pas? Quant à NI, eh bien, c’est enfantin. Ajoutez un D, qu’obtenez-vous? Un NID, bien sûr. Un nid d’oiseau. Un nid de vipères. Que sais-je encore? Un nid où nidifier, en tout cas. Un nid où pondre. Vous me suivez, n’est-ce pas? Vous me suivez?

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Il arpentait la pièce à grandes enjambées, brandissait ses feuillets gribouillés. Exultait comme Archimède au sortir du bain.

– Œuf… Nid… Ah, comme l’évidence s’impose! Votre rêve est on ne peut plus clair: vous rêvez d’avoir un enfant, chère madame! Oui, oui, en dépit de votre âge sur lequel je n’aurai pas la goujaterie de vous questionner. Vous sublimez ce désir de maternité, vous le projetez dans l’espace… Vous souhaitez nidifier, vous n’osez vous l’avouer clairement. OVNI… Votre époux n’y entend goutte… Ne vous désire plus, ce que vous m’avez laissé entendre. A votre insu, je vous l’accorde. Votre envie de nidifier… Transcendée, envoyée en l’air. Où vous ne montez plus guère, ce que j’ai compris à travers vos confidences.

Il étouffe un petit rire qui s’achève en une sorte de hoquet. Bref, vous êtes frustrée. Dans votre désir de femme. Dans votre désir de mère. OVNI… Saisissez-vous toute la subtilité du rapport… Excusez-moi. De la relation… Excusez-moi derechef. Je veux dire, de la signification connotée avec la phase existentielle que vous traversez en ce moment. Avec les séquelles qui s’ensuivent.

– Je me résume: vous voulez un enfant, votre époux n’est pas prêt à vous en donner un. Pour des raisons profondes que j’ignore. Que je découvrirais certainement si vous lui suggériez de venir me voir. Je laisse cela à votre appréciation.

 Pour en revenir à vous, je ne saurais trop vous inviter à réfléchir aussi sur le fait que le vol, celui d’un oiseau, celui du bourdon, est aussi le larcin. Ou la propriété, selon la formule de Pierre-Joseph Proudhon. Intéressant, n’est-ce pas?

Il fredonne, battant la mesure: « C’est le plus grand des voleurs / Oui mais c’est un gentleman…»

– Ah, Jacques Dutronc… Toute ma jeunesse. Et Maurice Leblanc… Vous l’avez lu, au moins? Je vous y engage, il est passionnant. Voilà, chère madame. Méditez là-dessus, je vous ai livré toutes les clés. Cela fera quatre cents euros. En liquide, comme d’habitude. Pensez à parler de moi à votre mari. Pour votre bien à tous les deux.

Le désir d’enfant, Alexandra ne s’y attarda pas longtemps. L’idée lui paraissait extravagante. Damien et elle avaient fait le choix d’attendre quelques années et le désir, s’émoussant au fil des jours et des nuits, n’avait fait qu’ancrer une décision qu’ils jugeaient sage. Cela faisait, du reste, plusieurs mois que le sujet n’était plus venu dans leurs conversations. Comme s’il était devenu obsolète.

Quant à parler à Damien du psy et de ses déductions, pas question. Encore moins de l’inciter à consulter. Il tomberait des nues (l’expression lui rappela son rêve, amena sur ses lèvres un sourire) et ce qui restait de l’héritage de tante Marie-Thérèse serait vite englouti. Adieu, alors, la commode repérée chez un antiquaire et qu’elle allait voir au moins une fois par semaine. Partagée entre le désir de l’acquérir enfin et celui de la savoir déjà vendue, ce qui aurait mis fin à ce qui devenait une obsession.

Tout cela resta donc latent. Ses cauchemars s’espacèrent d’abord, disparurent enfin. En revanche, depuis qu’elle avait pris goût à ses escapades aériennes, les acceptions du mot vol lui revenaient en tête. Elle les tournait et retournait. Jusqu’à parvenir à la conclusion qu’il serait absurde de laisser inexploitée une faculté lui conférant un pouvoir inespéré.

Elle se contenta d’abord de menus larcins, quelques légumes à l’éventaire du primeur de la rue Cérésa un soir où il ne restait rien dans le bac du réfrigérateur, un sweat-shirt raflé, lors d’un vol plané, sur un des mannequins placés sur un trottoir. Elle aurait bien saisi en même temps la jupe bayadère, mais, scrupule infondé, craignit d’abuser. Des livres aussi, qu’elle offrait à Damien avec l’impression de se refaire une honnêteté.

– Tiens, chéri, je t’ai rapporté le dernier Christian Jacq. La critique est unanime, j’ai lu Elle chez le coiffeur, et Match. Dithyrambiques l’un et l’autre. Je pense que cela devrait te plaire, à toi qui aimes l’Egypte.

Damien ne s’étonnait guère de cette subite munificence. Il était, on l’aura compris, d’un naturel plutôt apathique, aссерtant la vie comme elle se présentait, sans se poser de questions superflues. Il ne lui serait jamais venu à l’esprit que les cadeaux d’Alexandra montraient qu’elle avait quelque chose à se faire pardonner.

Le manège de celle-ci se poursuivit quelques mois. Jusqu’au jour où elle présuma de ses capacités. L’attrait de la commode était si fort qu’elle caressa le projet de s’en emparer. Tenta, après en avoir pesé les conséquences, de le mettre à exécution. Las! Les sangles dont elle s’était munie étaient trop courtes. De surcroît, le poids du meuble était tel qu’il lui fut impossible de décoller.

Ainsi renonça-t-elle bientôt à une activité qui, les premiers moments de plaisir passés, ne lui apportait pas les satisfactions escomptées. A quoi bon se démener si ses capacités de transport en vol n’excédaient guère quelques kilos? S’emparer d’une voiture, fût-ce un petit modèle, une Smart, une Twingo, une Yaris, voilà qui eût été intéressant. Bien plus captivant qu’une botte de poireaux happée en vol.

En revanche, l’indifférence de Damien commençait à lui peser. Pas question de lui faire partager l’expérience qu’elle vivait. Il était là, égal à lui-même, placide, son éternel roman entre les mains. Ne s’étonnant de rien. Dépourvu d’aspérité. Acceptant tout avec une équanimité désespérante qui lui était comme une caгapace.

Alexandra enrageait. Elle se mit à envisager ce à quoi toute femme eût pensé dans son cas, prendre un amant. Non par désir d’enfant, comme le prétendait le lacanien infatué, mais par désir tout court – si l’on peut dire. Elle était dans sa plénitude, celle que Balzac attribue à la femme de trente ans. Qui plus est, son don lui offrait des facilités inespérées. Et le délaissement dans lequel la laissait Damien lui valait toutes les absolutions.

Elle jeta son dévolu sur un professeur de judo qu’elle avait eu tout loisir d’observer lors de ses envolées d’après-midi. II officiait dans un dojo de la rue Boudard et elle était restée plus d’une fois à le regarder, perchée sur la rambarde d’une fenêtre. Beau, évidemment. La trentaine ou guère plus. Une allure, une aisance dans la démarche. Bref, le mâle idéal.

Elle l’avait abordé à la sortie de son cours sous le plus banal des prétextes: pensait-il qu’elle soit trop âgée pour se mettre au judo? Elle adorait ce sport, rêvait depuis longtemps de le pratiquer… En même temps, il faudrait être doux avec elle, très doux. Elle était maladroite, ne comprenait pas toujours les consignes, manquait sans doute de souplesse…

Il avait été doux, très doux. Cela faisait trois mois maintenant qu’ils se retrouvaient après la fermeture de la salle de sports. Chez lui le plus souvent, au trentième étage d’une tour, dans le treizième arrondissement qu’il avait choisi pour sa forte densité d’Asiates. Alexandra nageait dans le bonheur. Jamais, même dans ses rêves, elle n’aurait imaginé relation plus tendre. Ses sens s’étaient éveillés comme par magie. Elle mesurait tout ce qui séparait Damien de ce sportif empressé, aussi amoureux qu’elle pouvait l’être elle-même. Une renaissance.

D’abord furtives, leurs rencontres se firent bientôt plus longues. Ils avaient pris l’habitude de ces rendez-vous, vivaient dans l’attente de retrouvailles qui les comblaient l’un et l’autre, les laissaient enlacés sur le futon, harassés, en sueur.

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Jusqu’au jour où l’irréparable se produisit. Ils s’étaient attardés sans en avoir conscience, incapables de mettre fin à leur étreinte. Peut-être même s’étaient-ils assoupis, submergés par la béatitude. Toujours est-il qu’Alexandra se dressa brusquement, poussa un cri.

– Sais-tu quelle heure il est? Bientôt dix heures! Et mon mari? Il doit se faire un sang d’encre. Peut-être a-t-il déjà alerté la police. Il faut que je rentre au plus vite…

Rhabillée en un tour de main, elle avait rassemblé ses affaires, ouvert la porte-fenêtre, enjambé le balcon.

– Mais que fais-tu? Tu es folle? Alexandra, je t’en prie…

Trop tard. Elle avait déjà sauté, s’envolait à tire-d’aile. Invisible, désormais.

Jean-Philippe se précipita sur le balcon, se pencha, certain de distinguer sur le trottoir le cadavre disloqué de son amante. Pourquoi donc avait-elle choisi de se suicider? Il s’apprêtait justement à lui proposer de mettre fin à son mariage, de venir enfin vivre avec lui…

L’heure tardive, l’altitude de son appartement l’empêchèrent de voir quoi que ce fût. Il referma avec soin la porte-fenêtre, respira un grand coup. Décrocha du mur le sabre de samouraï rapporté d’un voyage au Japon et se fit hara-kiri. En respectant les rites du seppuku avec les scrupules requis.

Alexandra s’était alarmée pour rien. A son retour, Damien dormait déjà, un livre ouvert sur son ventre. Quand elle s’allongea avec précaution à son côté, il émit un vague grognement et se retourna.

Elle revint le lendemain au dojo, s’enquit de Jean-Philippe. Apprit, de la bouche d’un élève, le drame dont le bruit s’était aussitôt répandu dans les milieux sportifs.

– Voyez-vous, madame, il est mort comme il avait vécu. En homme d’honneur.

Telle fut son oraison funèbre.

Alexandra tourna les talons. Sans un mot. Sa décision fut prise sur-le-champ. Elle allait quitter Paris. Pour toujours. Damien lui était insupportable. La vie aussi. Mais auparavant, il fallait qu’elle revoie, une dernière fois, cet appartement où elle avait été si heureuse.

Envol discret. Du balcon, à travers la porte-fenêtre dépourvue de rideaux, elle scrute l’intérieur. Le futon est resté défait. Sur le sol, subsiste une trace de sang. Un sanglot la secoue tout entière. Partir. Son seul désir, désormais. Dans une autre ville, un autre pays. Un autre continent. Oiseau migrateur, tel était donc son destin. Elle fredonne une fois encore les vers dérisoires, « Ah, si j’avais des ailes / J’m’envolerais vers elle». Saute dans le vide. S’écrase sur le trottoir.

Un vol de pigeons tournoie sur la ville.

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Journaliste et écrivain, a enseigné les lettres classiques au lycée et l'histoire du jazz à l'université.

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