Médecin et explorateur de la fin du XIXe siècle, le docteur K. fut très vite reconnu comme l’un des plus grands philanthropes de son temps. La postérité lui chanterait encore des péans si un olibrius tel que Louis Pasteur n’était pas venu lui voler la vedette, en mettant au point des procédés prophylactiques aussi douteux qu’inutiles. Pas rancunier, le docteur K. ne souffrit pas de cette situation. Il avait même pris l’habitude de répondre à ceux qui évoquaient ce douloureux sujet : « Moi, les affaires de Pasteur, je veux pas m’ingérer. » Pourtant, c’est grâce à ce génie trop méconnu que les dispensaires gabonais furent équipés du chauffage central dès le début des années 1880. Le peintre représente ici le docteur K. à sa table de travail, en train de mettre la dernière main à son célèbre mémorandum : De la nécessité de convaincre les Gabonais de porter des moufles, une écharpe et un bonnet. A la fin de sa vie, déçu par ces Africains qui refusaient obstinément de s’habiller chaudement, il abandonna la médecine pour se lancer dans le négoce de riz.
J-D Levitte, Portrait du docteur K., huile sur toile, 1891, conservée dans le hall d’accueil de Radio France International.
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