Contrairement à une idée reçue, les grands centres urbains ne sont pas forcément plus fournis en fonctionnaires…
Où trouve-t-on le plus de fonctionnaires ? Au soleil, pardi ! Présidée par l’ancien magistrat de la Cour des comptes François Ecalle, l’association Fipeco (Finances publiques et économie) vient de publier son rapport sur la répartition des fonctionnaires en 2019. Sans surprise, les DOM et la Corse sont les mieux lotis. Hors DOM et Île-de-France, la région PACA est la plus prisée. Mais il y a plus surprenant : contrairement à une idée bien ancrée, les départements ruraux, loin d’être systématiquement défavorisés, sont mieux pourvus en emplois publics que ceux de la région parisienne. En mettant de côté les DOM et Paris, les taux d’administration les plus importants se trouvent dans la Haute-Vienne et la Vienne. Au niveau de la fonction publique d’État, en considérant la Guyane hors catégorie, la Haute-Garonne et l’Ille-et-Vilaine raflent la mise.
A lire aussi: Fonctionnaires: on peut virer les bons, pas les mauvais
En se penchant sur la fonction publique hospitalière, on découvre que la Haute-Vienne, l’Allier, le Territoire de Belfort ont un taux de fonctionnaires par nombre d’habitants un peu plus élevé que Paris. Et que, d’une façon générale, les taux les plus élevés d’administration hospitalière se trouvent à la campagne, notamment dans la « diagonale du vide ». Ainsi, la Creuse, avec un taux de 27,9 pour 1 000 habitants, dépasse la capitale (25,3 pour 1 000 habitants). « Depuis 2011, le taux d’administration a augmenté dans les zones moins denses et a diminué dans les zones plus denses », rappelle François Ecalle en s’appuyant sur une étude de l’Insee.
A lire aussi: La CEDH, tu l’aimes ou tu la quittes
Qui sont les grands perdants ? La Seine-et-Marne, l’Essonne, les Yvelines et la Seine-Saint-Denis, dont les taux d’administration hospitalière oscillent entre 9 et 10. Et François Ecalle de pointer « la lenteur de l’adaptation hospitalière aux évolutions démographiques ». Pour lutter contre le dérèglement démographique, va-t-il falloir embaucher plus de fonctionnaires en banlieue parisienne ?