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Le couple Macron et la perfidie d’Anne Hidalgo


Le couple Macron et la perfidie d’Anne Hidalgo
Emmanuel et Brigitte Macron, 2017. Sipa. Numéro de reportage : 00796942_000003.

Anne Hidalgo se lâche puis n’assume pas !


À ma grande honte, je l’avoue: je raffole de ces controverses apparemment dérisoires ou qualifiées de honteuses par certains, qui éclairent pourtant singulièrement les caractères. Elles font ressortir le courage, ou pas, de ceux qui y sont impliqués.

À Metz, à nouveau, Eric Zemmour s’en est vigoureusement pris à Emmanuel Macron mais surtout à Marine Le Pen qui a le grand tort pour l’instant dans les sondages, d’être qualifiée pour le second tour alors que lui ne l’est pas. Même si ses soutiens – par exemple Guillaume Peltier le 18 mars à la matinale de Sud Radio répétant tel un mantra, questionné par Patrick Roger, qu’Eric Zemmour sera au second tour – se disent persuadés qu’il lui passera devant. Eric Zemmour a pourfendu la mécanique qui voudrait imposer à notre démocratie, comme en 2017, la confrontation entre « l’éternel adolescent et l’éternelle perdante ». On pourrait lui rétorquer que, si je ne me réjouis pas de constater que Valérie Pécresse est distancée, je ne vais pas chercher ailleurs que chez elle et son équipe, la responsabilité de cet apparent déclin. Eric Zemmour devrait se demander s’il n’est pas pour quelque chose dans le freinage net de sa campagne. Il l’a un peu fait mais pas assez !

Zemmour et Hidalgo et l’adolescent Macron

Quand il évoque « l’éternel adolescent » que serait le président, il reprend sur un mode plus acceptable l’un de ses propos le qualifiant grossièrement de « pas fini ». Cette définition ainsi formulée peut s’admettre et serait susceptible de s’appuyer sur quelques exemples et péripéties où le président semble en effet être retombé en enfance.

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Ce n’est pas la même chose que d’affirmer, dans Closer, comme l’a fait Anne Hidalgo qu’elle « ne se sent pas cougar » et que pour sa part, « contrairement à d’autres », elle n’aurait jamais pu « tomber amoureuse d’un adolescent ». Cet aveu s’insérait dans des développements consacrés à son mari plus jeune qu’elle de sept ans, Jean-Marc Germain, dont elle regrettait qu’à cause d’elle, il ait été maltraité par la macronie. Même si sur son compte Twitter elle s’est ravisée en se vantant de « sa morale et de son éthique » et en évoquant la « belle relation » entre le président et son épouse, personne ne peut croire sérieusement que dans son propos initial, avec le contexte qui était le sien, elle n’ait pas ciblé Brigitte Macron. Sinon, sa référence à son impossibilité de tomber « amoureuse d’un adolescent » n’aurait pas eu le moindre sens, surtout qu’elle opposait son exemple à celui d’autres. Qui peut douter que Brigitte Macron était concernée ?

L’âpreté du combat politique ne justifie pas tous les comportements

Même si Julien Dray s’est immédiatement indigné en jugeant « intolérable » cette perfidie d’Anne Hidalgo, j’ai dû surmonter ma passion de la liberté d’expression qui aurait pu me conduire à tout accepter. Mais je comprends l’émoi suscité par Anne Hidalgo et l’indécence de son assertion. Parce que le registre choisi n’était plus celui de la politique mais de l’offense personnelle. Avec probablement une sorte de jalousie attisée par le très faible impact de sa campagne, Anne Hidalgo avait évidemment le droit de penser ce qu’elle voulait de la relation singulière, depuis ses origines, entre Brigitte Macron et Emmanuel Macron mais sa vérité aurait dû demeurer dans son for intérieur. Il y a des choses qui ne se disent pas, des indélicatesses qui ne se profèrent pas en public. D’autant plus que, pour atteindre indirectement le président, elle blessait directement son épouse.

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Mais le pire n’est pas là pour moi. J’ai toujours préféré la sincérité d’un propos et le courage de l’assumer, quoi qu’il en coûte, au revirement tactique parce qu’on s’est aperçu après-coup qu’on aurait mieux fait de se taire. Je n’aime pas la fuite, au demeurant crédible pour personne. La constance, même malaisée à défendre, m’aurait conduit à nuancer ma critique d’Anne Hidalgo. Cette attitude n’est pas si indifférente que cela. Elle projette une lumière trouble sur la fiabilité des réponses et des discours politiques de la candidate. Pourquoi serait-elle plus crédible pour l’essentiel puisqu’elle n’est même pas capable de valider l’accessoire sans mentir ?

J’ai commencé par Eric Zemmour et il est étonnant de voir à quel point Anne Hidalgo distille sur lui une haine qui dépasse de très loin l’hostilité politique admissible. Elle l’accable de dénonciations dont la virulence absurde – elle ne cesse par exemple de le qualifier de « négationniste » ; en quoi ? – renvoie plus à s’interroger sur elle que sur sa cible. J’entends bien qu’il faut être indulgent pour qui se bat contre une adversité politique mais ce combat ne justifie pas tout.



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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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