Extrême gauche. Éric Piolle, n’ayant pas supporté que le gouvernement évalue le taux d’absentéisme des élèves musulmans à l’école, le jour de l’Aïd, estime à présent qu’il faut supprimer les références religieuses dans notre calendrier. Distancé par Marine Tondellier et Sandrine Rousseau dans la course à la déconstruction, il entend ainsi combler son retard. Mais Mme Rousseau estime de toute façon que les Français ne doivent plus travailler du tout!
Après les calendriers julien et grégorien, voici donc le calendrier piollien. Du nom de l’impayable maire écolo de Grenoble, Éric Piolle. L’édile milite à présent pour que soient bannies des jours fériés et chômés de notre calendrier toutes références à des fêtes chrétiennes. Je me permets de penser que l’ineptie portée à ce niveau mériterait l’inscription à l’agenda annuel d’au moins une journée fériée, chômée, éventuellement payée double. Ce serait par exemple la saint Piolle. Date de rigueur, le premier avril, jour où les farceurs – y compris ceux qui s’ignorent – sont à l’honneur.
Il est temps à nouveau
Cela dit, le coup du calendrier n’est pas nouveau. Déjà, sous la Révolution, il s’agissait d’en chasser toute référence chrétienne, de rompre radicalement avec cet héritage patrimonial. Patrimonial et donc non exclusivement religieux et qui, de ce fait, devrait s’imposer à tout Français d’esprit et de cœur, croyant ou non. Monsieur Piolle, on s’en doute, ne partage pas cette conception pourtant dictée par la raison bien comprise. C’est son droit, l’étroitesse d’esprit en étant un, non des moindres. Pour lui, la France est née en 1792 avec la République. Avant, si on l’en croit, rien d’autre que l’horreur et les ténèbres de la tyrannie de la monarchie. Donc, à temps nouveaux, calendrier nouveau. La Convention se fend du sien. Pour remplacer les saints de chaque jour, on s’en va moissonner dans le vocabulaire des fruits et légumes, des volatiles et des mammifères. Pour ces jours-ci – du mois de Prairial allant du 20 mai au 18 juin – nous aurions successivement, par exemple du 1er au 6 juin, Pois, Acacia, Caille, Oeillet, Sureau, Pavot. C’est charmant. Charmant mais ridicule. Partout à l’étranger, on ricane. En France aussi. « Le calendrier républicain, lorsqu’il parut, fut plutôt un amusement qu’une vexation, écrit le baron Hyde de Neuville dans ses mémoires. On était tout étonné d’avoir à s’occuper d’une chose nouvelle qui ne fût pas effrayante ou horrible. Ce n’était pourtant pas une distraction qu’on jetait en pâture aux oisifs, comme on aurait pu le croire ; la Révolution prenait au sérieux ses extravagances mêmes. »
Écolo canal hystérique
Et Neuville de rapporter cette anecdote. Un officier, quittant Paris pour rentrer en Russie au moment de la parution du calendrier, s’empresse d’en emporter un exemplaire pour le divertissement du tsar dont il était un des aides de camp. Il fait halte à Mittau où se trouve alors Monsieur, futur Charles X. La communauté d’émigrés croule de rire en découvrant la chose. Une dame particulièrement bien en cour veut absolument l’avoir. Impossible ! L’exemplaire est pour le tsar qui, à son tour, ne serait sans doute « pas fâché de prendre la Révolution en flagrant délit d’absurdité ». Hélas, l’officier russe doit repartir dès le lendemain. Qu’à cela ne tienne ! C’est Monsieur lui-même qui s’y colle. « Monsieur qui eut la patience et la gracieuse attention de passer la nuit à le copier tout entier de sa main pour l’offrir à la dame », révèle Neuville. De là, le calendrier court l’Europe entière. L’Europe qui, bien évidemment, s’en tient les côtes. Prouesse extraordinaire ! Après tant de violence, de fureur, la Révolution parvenait à faire rire. Enfin !… Allons ! Vivement la parution du « flagrant délit d’absurdité » de Monsieur Piolle. Afin que, à leur tour, les écolos canal hystérique nous fassent rire un peu. Ce serait déjà ça !
Mémoires et souvenirs du baron Hyde de Neuville. Tome 1
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