Les gogos qui adhèrent aux théories conspirationnistes sont les vaches à lait des « entrepreneurs en complot ». Humoristes ou anciens journalistes, ce sont de véritables hommes d’affaires qui déclinent leur discours haineux en livres, DVD, objets dérivés, voire en cryptomonnaie. Un business anti-élite des plus juteux.
Les chercheurs se sont beaucoup penchés sur les motivations – psychologiques, sociales ou pathologiques – de ceux qui croient aux théories du complot. Mais pour ceux qui leur fourguent ces « théories », l’explication est plus simple : il y a un fric fou à faire. Le modèle économique de ces « entrepreneurs en complots », selon le terme spécialisé, est en évolution constante grâce surtout à la technologie numérique. Leurs multiples sources de revenus comprennent livres, films et DVD, spectacles payants, émissions télé ou radiodiffusées sur internet, la publicité, la vente de marchandises et de services, et finalement des cryptomonnaies.
Opérations sous fausse bannière
Pourquoi ces élucubrations sont-elles si vendables ? À la différence de vrais complots, par exemple celui du 11-Septembre ourdi par Al-Qaida, les conspirations échafaudées par les entrepreneurs sont essentiellement infalsifiables car, selon ces derniers, tout n’est que faux-semblants dans la version « officielle » des événements. Au fond, il y a un seul
