Un photographe franco-espagnol de 26 ans a dû être amputé d’un testicule, après avoir été frappé par un policier au niveau des parties génitales, lors de la manifestation parisienne du 19 janvier. Le billet satirique de Denis Hatchondo.
Ayant retenu sur le bout de ses doigts de fée les leçons du passé, Emmanuel Macron a pris des résolutions fortes en ce début d’année. Comme son comportement invite plus à battre le pavé qu’à battre du beurre en motte, le petit génie a prévenu Darkmanin et ses ouailles. On arrête avec les éborgnés, et les mains arrachées. Les gars, cette année, on vise les couilles.
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Les couilles en or! Première manif, première couille. Tout se passe tellement bien, qu’en queue du cortège photographes et cow-boys unis dans la nostalgie black-blocks énervés et jaunards avinés, se grattent les couilles dans un mortel ennui. En passant devant une agence bancaire, un shoot d’adrénaline réveille les mémoires et soudain tout s’emballe. Je sors mon gourdin, je le prends en photo, tu es trop près recule, attends encore une, bon dégage, la dernière. Une matraque se dresse dans le ciel parisien, et s’abat avec une précision chirurgicale sur les parties intimes d’un reporter espagnol. Des couilles de taureau andalou, les plus chères. Putain, j’en ai qu’une. Pas grave, file à l’Elysée Macron les rachète à un super prix. Il déboule sur le perron, le Président est dans le parc, il vous attend. Président, ah mes couilles! Putain y’en a qu’une? Oui Président. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse d’une couille? Je voulais les monter en boucles d’oreilles pour Brigitte! Et combien elle a d’oreilles Brigitte? Je sais pas, c’est difficile à dire, sous son casque d’or on voit rien, bon je dirai cinq ou six. Dégage connard. Némo! Viens mon chien, viens. Tiens mon bb. Gloups. Et moi qui pensais me refaire sur les fonds secrets avec ma belle couille de Cadix, j’ai livré les tapas au clébard.
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Les couilles pleines. Était-il urgent d’agiter le dossier retraite sous le nez d’un peuple à genoux, les doigts dans la multi-crise? Macron a parié sur la résignation. Son agitation d’éolienne l’a réveillé. Maintenant le kid d’Amiens – ABAD – est dans la boite à ragout. Reculer? Il ne sait pas faire. Céder à gauche ? Il perd le vote LR. Passer en force? Le gouvernement saute, la rue s’enflamme. Démissionner et se représenter? Possible. Son équipe a consulté des constitutionnalistes pour trouver un espace qui lui permettrait de faire un troisième mandat. Sans succès pour le moment. Edouard Philippe lui laisse encore le temps de sortir de l’impasse. La Borne de départementale ne tient plus la route. Bayrou a les oreilles prêtes à décoller pour un Pau-Matignon.
Les couilles molles. Il y a encore l’option Roi Fainéant, en mode Chirac. Il ne se prend plus la tête avec les gaulois réfractaires, renonce à réformer et s’en bat les couilles de tout et de tous. Il attend les JO avec Maman et le chien. Avec des chips, du pop-corn et des caisses de bières, en mode Tuches…
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