L’abaya, insiste Jean-Paul Brighelli, n’est qu’un symptôme. La cause, c’est l’éparpillement façon puzzle de ce qui fut jadis une république « une et indivisible ». Eclatée en « communautés », la France n’a plus d’ambition d’assimilation, ce qui fut le cœur de son destin au fil des siècles. Explication.
Je sors de chez moi, à Marseille. Cent mètres plus loin, c’est le bas de la Canebière : foulards islamiques, abayas, djellabas et autres tenues outremarines envahissent l’espace et s’y déplacent comme chez eux. Ici, une femme sur trois est voilée, un homme sur quatre affronte en babouches la crasse de la rue. On entend parler essentiellement ce nouveau créole fait de bouts de français, de quelques mots d’arabe, de langues berbères et africaines. Je devrais m’en fiche. Après tout, je vis dans une ville dont un quartier s’appelle les Catalans, dont la rue Paradis et Beaumont sont peuplés de descendants d’Arméniens, où les Juifs séfarades sont légion, où les ex-Corses pullulent, où Kurdes et Turcs se regardent en chiens de faïence tous les samedis sous l’ombrière du Vieux-Port. Une ville fondée par des Grecs, peuplée de Gaulois, de Romains, de barbares divers, et de toutes les nations de la Méditerranée. Que me chaut ?
Les joueurs de rugby n’ont pas de problème avec la Marseillaise, eux
Le problème, c’est que, des siècles durant, ces étrangers qui bourlinguaient dans tous les dialectes et apprenaient par hasard des bouts de provençal faisaient de leur mieux pour s’intégrer, dès qu’ils choisissaient de se sédentariser. Ils envoyaient leurs enfants à l’école, entraient dans l’administration, la marine ou l’industrie — et faisaient souche. Ainsi se construit un grand peuple. C’est d’ailleurs un mélange de toutes ces origines qui en 1914 partit sur le front de l’Est — les monuments aux morts en témoignent.
Posons d’emblée une question qui fâche : combien de Marseillais aujourd’hui — j’entends de gens qui vivent dans la cité phocéenne, qu’ils y soient nés ou non — seraient prêts à mourir pour la France ? Combien pour réciter ces vers de Corneille :
« Mourir pour le pays est un si digne sort
Qu’on briguerait en foule une si belle mort. » (Horace, II, 3)
Combien pour résister comme les gens de Manouchian ? Combien pour entonner la Marseillaise ?
Ça a commencé avec Christian Karembeu, refusant au nom des Kanaks de chanter l’hymne de la République : il aurait dû être viré immédiatement. Lui, et tous ceux qui boudaient ostensiblement l’hymne national. Avez-vous remarqué, ces jours-ci, que les joueurs de rugby n’ont aucun problème avec la Marseillaise ? Le foot est un sport pourri d’enfants gâtés pourris.
Libé, en revanche, a un problème avec le rugby. Toute la gauche conformiste (pléonasme !) est tombée comme un seul homme sur la pantomime qui, à l’ouverture de la compétition, a mis en scène un Jean Dujardin à béret et une Française d’opérette. « Allez la Rance ! » a titré cet organe indiscret de l’islamo-gauchisme — l’internationalisme libéral s’est glissé sans encombre dans les habits douteux du trotskysme. « Carte postale sépia d’une France qui sent la naphtaline ». Le journal fondé par Sartre a-t-il la moindre idée de la France qui joue au rugby ? Ses journalistes passent-ils le périphérique ?
Ça a continué lors d’un France-Algérie de sinistre mémoire, où la Marseillaise fut carrément huée par l’assistance à majorité maghrébine. Chirac a choisi de partir. Il aurait dû faire évacuer le stade, et ne réintégrer les spectateurs qu’après leur avoir fait passer un examen de bonnes mœurs patriotiques. Comme les Siciliens lors des Vêpres siciliennes, pour trier les vrais insulaires et les Normands envahisseurs. Que des Algériens soutiennent l’équipe de leur pays, à la bonne heure ! Mais que des descendants d’Algériens, immigrés de troisième ou quatrième génération, en fassent autant, alors qu’ils sont Français, c’est une autre histoire.
Le salafistes de plus en plus visibles
C’est la nôtre. Incapables d’intégrer à la nation les enfants qui nous sont confiés, grâce à des programmes absurdes, des profs manipulés par les pédagogues qui les (dé)forment, des associations financées par le ministère qui viennent faire des « interventions » dans les lycées et collèges pour vendre l’intersectionnalité des luttes, et des salafistes qui œuvrent de plus en plus à visage découvert, les petits Français d’origine étrangère retournent à leurs pseudo-racines (ils sont nés ici, dans leur immense majorité), comme des vignes mal taillées retournent à la jungle. Comme les enfants livrés à eux-mêmes, dans Sa Majesté des Mouches, retournent à la barbarie. C’est sur le front de l’Education que nous avons perdu la guerre.
Nous devons lancer une contre-offensive, et prêcher désormais la tolérance zéro. Tu tiens à venir en abaya ? Ta prime de rentrée est supprimée. Tu refuses de faire des devoirs parce que c’est le ramadan ? Ta bourse est supprimée. Tu te lances avec les autres racailles de ton quartier dans des opérations de soldes sauvages ? Tes allocs sont indéfiniment différées. Le facteur économique est déterminant en dernière instance, comme disait le regretté Karl Marx.
Certes, un détenu sur quatre, en France, est étranger. Mais cela ne représente guère que 18 000 personnes — qui encombrent les prisons parce qu’elles n’usent pas de la possibilité de libération préventive, de peur d’être renvoyées dans leurs pays d’origine. Qui d’ailleurs rechignerait à les reprendre : imaginez-vous que Cuba aurait accepté de récupérer les voyous que le gouvernement castriste a expédiés aux Etats-Unis — rappelez-vous le début de Scarface…
Faire porter aux seuls immigrés (au sens plein du terme) la responsabilité de la décadence française est une hallucination qui a coûté cher à Zemmour, aux présidentielles — et qui lui coûtera cher aux Européennes. Toute monomanie se paie cash.
Le massacre de l’égalitarisme
Le problème, ce sont les Français. Français de toutes origines, auxquels on n’enseigne plus la langue ni l’Histoire de ce cher vieux pays. Que l’on parque dans des collèges-ghetto, au lieu de les trier, de les sélectionner, de les faire passer à la moulinette de l’élitisme républicain, au lieu de les massacrer à grands coups d’égalitarisme.
Je suis pour une vraie mixité — une mixité pédagogique, par classes de niveau, avec des programmes adaptés, dans le seul objectif d’amener chacun au plus haut de ses capacités. Avec port de l’uniforme au besoin. Et apprentissage de l’hymne national : les petits Américains, pourtant fort diversifiés, questions ethnies, connaissent par cœur le Star Spangled Banner. Quant aux profs qui refuseraient de l’enseigner, inscrivons-les à un stage gratuit de cinq ans dans les rizières camarguaises, le temps de faire leur autocritique…
Sinon demain, à Marseille et à Saint-Denis d’abord, et dans toute la France ensuite, la charia vous expliquera de quel bois elle se chauffe — et édifie des bûchers.
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