Laurence Rossignol face à Patrick Sébastien: ceci n’est pas une chanson


Hier matin, la secrétaire d’Etat à la Famille Laurence Rossignol a suggéré qu’un animateur de télévision encourageait la pédophilie et l’inceste. Rien de moins. Interrogée sur RTL par Jean-Michel Aphatie, qui lui a cité un passage du refrain de la dernière chanson de Patrick Sébastien, « Une petite pipe », Laurence Rossignol, a donc, sans écouter entièrement la comptine, formulé des accusations aussi  ridicules que graves. Qu’on puisse qualifier la chanson de vulgaire, constater qu’elle ne brille pas par sa finesse, d’accord. Mais qualifier cette pochade d’oeuvre « quasi-incestueuse », et rappeler à l’occasion qu’on est en place pour lutter contre la pédophilie et l’inceste, en dit plus long sur la ministre que sur Patrick Sébastien.

Aucune référence à l’inceste dans cette chanson qui joue sur l’ambiguïté entre l’objet à fumer –Le commissaire Maigret est cité au début- et une pratique intime qui n’est plus réservée depuis longtemps aux filles de la Rue Saint-Denis. Au passage, la sous-ministre de la Famille grille sa collègue de la santé Marisol Touraine qui pourrait aussi voir dans cette chanson une incitation à fumer. Si l’on suit le raisonnement de Laurence Rossignol, bien aidé par la question orientée d’Aphatie, c’est le fait que cette émission soit regardée le plus souvent en famille qui pose problème. Et c’est là que les bras nous en tombent. Que croit la ministre ? Qu’émoustillés par un tel texte, des parents exigent de leurs enfants « une petite pipe avant d’aller dormir » ?

La pédophilie et l’inceste constituent des phénomènes criminels réels. Cette polémique, au-delà du ridicule de la situation, pose la question de la compétence de la ministre, alors qu’elle prépare justement un projet de loi qui a pour objectif de combattre la pédophilie. Mais, faute de résultats, peut-être compte-t-elle proscrire les promenades familiales à Saint-Claude, cette charmante commune jurassienne connue pour ses pipes en bruyère.



Vous venez de lire un article en accès libre.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !

Article précédent Alain Finkielkraut répond à Emmanuel Todd
Article suivant Et moi je ne suis pas républicain, peut-être?

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération