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L’Assemblée nationale qui n’aimait pas son pays

La tournure que prennent les évènements nous mène au chaos


L’Assemblée nationale qui n’aimait pas son pays
Mathilde Panot, et les membres du parti LFI à l'Assemblée nationale le 9 juillet 2024 © Michel Euler/AP/SIPA

Pitié ! « Donnez-nous un Premier ministre » réclament à tue-tête les partis politiques au président de la République ; tout en lui déniant le droit de le choisir, tout en le nommant. Toutefois, il va consulter, et bien sûr parions qu’il sortira une personnalité improbable. Tribune de Sophie de Menthon.


En fait le sort de la France indiffère totalement nos chers élus, qui se comportent comme dans une salle de classe en chahut permanent. Ils veulent régner, non pas vraiment pour appliquer des programmes approximatifs fruits de la démagogie électorale et destinés à changer selon l’humeur du moment, mais pour assouvir des ambitions personnelles et partisanes. Leur profil psychologique est à peu près le suivant, du moins, c’est ainsi que nous le percevons :

1- Ils ont été élus et veulent le rester dans un programme de carrière personnelle.

2- Ils appartiennent à un parti dont il s’agit de déloger tous ceux qui peuvent leur faire de l’ombre et sont des concurrents potentiels aux futures élections présidentielles (ils ne pensent qu’à cela) mais il leur faut toutefois un chef, qui pourrait être élu…

3- L’union fait la force, donc il faut faire semblant de la créer. Grand succès en la matière avec les « fronts » rassemblant le plus grand nombre possible de députés autour de convictions opposées (convictions ?).

4- Le « parti » s’efface désormais devant un « front » populaire ou « front républicain » au choix, c’est-à-dire que l’on n’est POUR rien, mais CONTRE les autres.

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5- A l’Assemblée, au quotidien, le futur programme consiste à réfléchir avec ruse et acharnement à ce qui pourra empêcher une majorité.  Il faut se replonger pour cela dans les ruelles du droit : motions de censure, décrets d’applications, etc. Tiens ! et pourquoi pas l’article 16 un de ces jours ? Le Président doit y penser, on l’avait oublié celui-là : si une chienlit bien établie court les rues, on se réfère à de Gaulle, toujours efficace pour prendre les pleins pouvoirs.

6- Au jour le jour, dans les coulisses au sein du « clan » il faut essayer de se mettre d’accord pour proposer un Premier ministre, ce qui est quasi impossible, donc on travaille à tout ce qui pourra dégommer les candidats potentiellement acceptables des autres.

7- On a trouvé une solution : les Premiers ministres se portent candidats eux-mêmes. Nouveau, on n’avait jamais vu ça, la presse est enchantée : pensez donc en plein mois d’août… Quelle campagne de pub ! « A star is born », jolie, homosexuelle et maman, tueuse de riches, ayant fait ses preuves dans la création de dette à la Mairie de Paris. N’ayant peur de rien, lady LFI les a pris de court mettant même en demeure Emmanuel Macron de se magner un peu pour la nommer, ça traîne !

8- On continue de profiter du grand chambardement « éthique » des élections : on boude le RN, on ne lui serre pas la main, on lui ôte les postes auxquels il aurait droit et tout cela au nom de la démocratie. Cela facilite la division donc c’est bon, pas près de s’allier avec eux, rien à faire des votes des Français.

9- Il faut entretenir le concept des « partis non républicains », les fameux extrêmes, hélas choyés par le peuple mais dont le premier ministre ne devra en aucun cas être issu. A ce propos, une bonne idée : des personnalités respectables se proposent de créer une « charte du Parti républicain » pour savoir ce que doit respecter précisément un Parti républicain ? Faute de quoi il faudrait l’interdire.

10- Personne ne s’inquiète de ce que va devenir la France et comment elle sera gouvernée par ce Premier ministre et ses ministres ? En particulier, L’ENTREPRISE fait l’unanimité de l’indifférence générale et partagée, bien que ce soit le socle sur lequel repose notre avenir, mais qui s’en préoccupe sinon pour les taxer ?

11- Le pire est à craindre avec lesdites « Universités d’été », rendez-vous incontournables pour réchauffer les troupes déjà bien échauffées par la canicule politicienne, elles commencent le 22 août jusqu’à fin septembre. Cela promet d’être intense avec le sujet de la dissolution ; gageons qu’il s’agira de se rallier son parti à la thèse de chacun et pas de concessions…

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12- Les politiques se désintéressent du devenir d’une France non gouvernée, ils s’apprêtent à jouer avec une loi de finance improbable, et ils se tire de toutes les situations en augmentant la dette que SEULES LES ENTREPRISES ET SES SALARIES finiront par payer.

13- Pour la retraite, cela devrait aller : tout le monde est d’accord, ou presque, pour qu’on travaille moins et moins longtemps, à part des irréductibles minoritaires de droite modérée.

14- Le Premier ministre ? Finalement tout le monde s’en fiche puisque la majorité des Français a estimé qu’il serait là au mieux pour quelques mois, et que rien de ce qu’il proposera ne sera adopté ! De toute façon, paraît-il, on redissout dans un an, en attendant, on glose.

En attendant, on commençait à s’ennuyer à la plage, mais on a maintenant, pour remplacer les Sudokus, le jeu de « qui ça va être tu crois ? » On parle du Premier ministre bien sûr. Les pros penchent l’air mystérieux pour un « Premier ministre technique », votre beau-frère rétorque « de toute façon ce sont tous des technos », tout le monde acquiesce.

La tournure que prennent les évènements est catastrophique et nous mène au chaos, tous en sont conscients sans une lueur d’espoir.

C’est donc un appel à l’Assemblée Nationale qu’il faut lancer, car quels que soient nos convictions et nos votes différents, nous n’avons pas voté pour un désastre national.

Se mettre d’accord est un devoir républicain et le futur Premier ministre devra être suffisamment respectable pour imposer un consensus minimal pour « sauver » la France !    

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Chef d'entreprise, présidente du mouvement ETHIC.

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