« L’apothéose du nombrilisme intello-bouffon contemporain. » Didier Desrimais analyse une oeuvre tristement représentative de l’art contemporain
Vous ignoriez tout de l’onanisme artistico-intellectuel qui sévit dans les galeries d’art les plus réputées et jusque dans les studios de notre radio publique ? Il existe un moyen de rattraper votre retard et de vous familiariser en à peine une heure avec le verbiage des cuistres qui se prennent pour des créateurs : écoutez l’émission de France Inter intitulée « Sous le soleil de Platon », diffusée ce matin du 15 août 2022 et animée par Charles Pépin qui y recevait Orlan, une « pionnière dans l’art contemporain » qui signe des « œuvres provocatrices ».
Dans l’essai de l’écrivain Gérard Blua et et du peintre Olivier Bernex récemment paru aux éditions Maïa, Du canul’Art à l’Art’naque, on peut lire : « C’est ainsi que des cultes de la personnalité se révélant de-ci, de-là, croissent dans l’exhibitionnisme que l’on nous présente dans une totale confusion comme des œuvres d’art. D’ailleurs, en existe-t-il encore quelques-unes de véritables, au hasard des survies artistiques? Tout se brouille dans la profusion et la confusion des supercheries exposées ». L’art dit contemporain, « emporté dans la bonde de l’urinoir de Marcel Duchamp », n’a jamais manqué de ces exhibitionnistes sans talent qui occupent toute la scène et empêchent de voir les créations des dizaines de véritables plasticiens « contemporains » que les grandes galeries et les musées privés et publics ignorent.
Tel est le musée aujourd’hui: on ne vient plus y rencontrer des œuvres pour trouver réponse à l’énigme de la vie et de la mort, on vient s’y mesurer au vide. […] Aujourd’hui, pire encore, ce qu’on appelle « art » n’est plus qu’un idiotisme exprimant les caprices infantiles d’un individu qui croit ne plus rien devoir à personne.
Jean Clair, Malaise dans les musées
