On reproche au président Macron d’avoir cédé à la « rue arabe », et de ne pas s’être rendu à la marche contre l’antisémitisme pour ne pas « enflammer les banlieues ».
« La place d’un président n’est pas d’aller à une marche… » Évidemment. La place d’un président est de courir derrière Pif Gadget. Celui qui a déjoué tous les pronostics, c’est le Gégé Larcher. Ceux qui le voyaient finir le parcours en chaise à porteurs en sont pour leurs frais. Non seulement il a fait l’arrivée, mais en plus il a gagné. D’un bouton de chemise, d’après la photo. Il a même résisté à l’appel d’une choucroute, quand le cortège a fait une pause devant chez Lipp.
Jamais sans mon coach. Yassine Belattar, le coach du président, l’a dissuadé. « N’y va pas, tu n’es pas assez prêt, la concurrence est sauvage, il n’y a que des athlètes de haut-niveau, Sarko et ses poumons en roues de vélo, Hollande pré-salé de la Transat en pédalo, Larcher spécialiste du Paris-Brest, Hidalgo alias “Fleur de Tiaré” affutée comme un SUV… »
Mon bien cher Frère. On est mal. On apprend par les conseillers de l’Elysée que Belattar, comique de situation, serait le “thermomètre” utilisé pour prendre la température en banlieue. Avec les résultats que l’on sait. D’où, peut-être, cette sensation de l’avoir dans le baba après les émeutes, et la menace permanente des Frères de remettre ça. Le contre-pouvoir incarné par un Coluche, manque méchamment pour tourner en ridicule les avatars de la communication politique. Mais si Jupiter, oups Vulcain, forge ses décisions après consultation du niveau de mercure sur la tête à Belattar, il n’y a plus qu’à creuser les tunnels de Gaza sous le 9-3.
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Mes bien chers Frères. À travers l’anecdote, on mesure la toile tissée par les Frères Musulmans sur la société et dans les arcanes de l’État. Considérés, il faut dorénavant le rappeler systématiquement, comme les géniteurs du Hamas, comme organisation terroriste en Égypte et en Arabie Saoudite, jusqu’à quand le pouvoir va jouer avec le feu en laissant l’influence de ces fous dangereux prospérer dans l’ombre ?
Inch’ Allah. Macron donne l’impression de ne plus rien maitriser. Son “en même temps” appliqué à l’étranger c’est de la nitroglycérine à venir. De Amman à Jérusalem il épuise son crédit et la voix de la France se disperse dans le désert, au profit d’une belle brochette de tueurs qui ne comprennent que la force, et font payer cher le moindre signe de faiblesse. Et le récent sommet arabe de Riyad, où l’on rejoue l’union sur le dos des Palestiniens, n’augure rien de bon. Avec l’Iran redevenu, via ses bras armés, incontournable au cœur du conflit. Dans ce contexte, Macron devrait laisser Frère Yassine à l’école du rire.
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