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Charlize Theron, égérie suprême de la bien-pensance hollywoodienne.


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D.R.

Charlize Theron a tenté de minimiser l’importance de sa langue maternelle, l’afrikaans, associée à l’apartheid. Une minimisation contestée par l’incontestable : la réalité des chiffres.


Dans le concours pour être l’égérie suprême de la bien-pensance hollywoodienne, Charlize Theron est une candidate de taille. Militante des droits des minorités, elle est nommée Messager de la paix des Nations unies en 2008. Huit ans plus tard, elle figure sur la liste des personnes les plus influentes au monde du magazine Time. Entre-temps, elle adopte deux enfants dans son Afrique du Sud natale, dont un garçon qui a ensuite transitionné vers le sexe opposé. Annonçant la nouvelle aux médias en 2019, elle explique qu’il lui aurait déclaré à l’âge de 3 ans qu’il était une fille. Elle l’a élevée en tant que telle et insiste pour que les médias respectent ses pronoms. La vedette des publicités J’adore veut cocher toutes les cases de la respectabilité idéologique. Le 14 novembre, invitée dans le podcast « Smartless », elle déclare que sa langue maternelle, l’afrikaans, est « moribonde », « pas très utile » et « parlée par 44 personnes ». Certes, l’afrikaans, d’origine principalement hollandaise, parlée par les Boers d’Afrique du Sud, est associée au régime de l’apartheid imposé entre 1948 et 1994. On comprend donc que l’ambassadrice de marque des montres Breitling veuille afficher publiquement son mépris pour cette langue. Pourtant, loin d’être en voie de disparition, l’afrikaans est une des 11 langues officielles d’Afrique du Sud, où elle est la troisième la plus parlée avec 14 % de la population, après le zoulou (23 %) et le xhosa (16 %), mais devant l’anglais (10%), même si ce dernier reste la langue dominante en politique et dans les médias. En plus de ses 7 millions de locuteurs dans la république arc-en-ciel, l’afrikaans est parlé aussi en Namibie, au Botswana et au Zimbabwe, ainsi que dans nombre de livres, chansons, films et émissions de télévision. La star la désigne comme un vecteur de la suprématie blanche, alors que 60 % de ses usagers sont des Noirs ou des gens de couleur. Il semble que Mme Theron n’hésite pas à sacrifier la vérité à l’étalage de ses vertus personnelles.

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Décembre 2022 - Causeur #107

Article extrait du Magazine Causeur




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est directeur adjoint de la rédaction de Causeur.

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