Sur France 3, le ministre de l’Éducation nationale décrit les entorses à la laïcité liées au ramadan (en forte hausse), ou les problèmes autour des commémorations de la décapitation de Samuel Paty comme des phénomènes naturels. Il semble décidé à ne pas prendre les mesures qui s’imposent.
Le ministre de l’Éducation nationale a accordé une interview à France 3 ce dimanche 7 mai. Et qu’a t-il dit d’un air serein, sans jamais se départir de ce calme si tempéré qui le caractérise ? Que les chiffres d’atteinte à la laïcité étaient en nette décroissance, MAIS QU’EN MÊME TEMPS – et nous allons voir que le temps est la préoccupation majeure de notre recenseur – ces chiffres connaissent des pics ; notamment pendant le ramadan et à l’occasion des commémorations de l’assassinat de Samuel Paty. 720 cas recensés à cette occasion et environ 500 au mois d’avril pendant le jeûne des musulmans. C’est dit sur un ton patelin de qui recense à n’en plus finir les températures ambiantes et leurs raisons d’être. C’est le monsieur météo de l’Éducation nationale ! « Il y a toujours un pic en octobre et il y a toujours une remontée au moment du ramadan. »
Réchauffement climatique
Un pic de chaleur ? Une remontée des températures ? Des effets anticycloniques se font sentir de manière régulière – on appréciera le toujours qui laisse entendre comme un phénomène naturel, ayant lieu depuis la nuit des temps, totalement détaché de l’histoire, les pics et les remontées – qui donnent, finalement, un climat plutôt tempéré sur l’ensemble de l’hexagone. Comme si cela avait toujours eu lieu ou, éventuellement, depuis le réchauffement climatique peut-être ?
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Et ces phénomènes naturels donc, que notre ministre recense soigneusement depuis qu’il est en poste, avec sa fiche des degrés du temps qu’il fait (353 degrés en novembre pour 313 seulement en septembre ; comme quoi, parfois, lorsqu’une masse d’air froid nous vient de l’Atlantique, la température connaît une décroissance certaine…) ont aussi des raisons d’être qui semblent parfaitement naturelles ; comme dues à des raisons prévisibles ; sortes de masses d’air chaud qui ne portent pourtant pas des noms de nuages ni de vents.
Notre ministre s’entend-il parler?
Et c’est cela qui méduse Bécassine ; le fait que le Monsieur météo de l’Éducation nationale connaisse parfaitement les causes des phénomènes en question et les énonce comme un fait acquis, une sorte d’effets secondaires des saisons : les commémorations de l’assassinat d’un professeur et le mois de jeûne du ramadan.
Comme s’il ne se rendait pas compte de ce qu’il disait, ou comme s’il s’agissait, de manière plus insidieuse, de faire entrer dans les us et coutumes d’une nation ces phénomènes météorologiques parfaitement nommés (islamisme) qui entraînent un changement de courbes qu’il s’agit, somme toute, d’enregistrer et d’entériner comme un fait de nature, à la manière des pollen au printemps et de la canicule en été. Dès lors, il n’y aurait plus rien à faire, n’est-ce pas ? Car, que faire contre les giboulées de mars et la grêle quand elle s’en mêle ? Attendre que le ciel se fasse plus clément, que les pics chutent et les remontées redescendent selon le rythme que notre ministre leur impartit.
Bécassine serait lui, elle se reconvertirait dans la climatologie.
Parce qu’un ministre est quelqu’un qui ne se contente pas d’énumérer les problèmes de façon quasi fataliste ; c’est quelqu’un qui a pour mission de les résoudre ! Et lorsqu’il fut question cet automne du problème, justement, des abayas que portent les filles et qui sont clairement des signes ostentatoires, Mr. Pap Ndiaye a répondu qu’il n’allait pas aller dans les écoles avec un mètre pour mesurer la longueur des jupes !
Nul besoin d’une boîte à couture pour estimer du premier coup d’œil le vêtement en question. Cela se voit immédiatement. Et la responsabilité d’un ministre ne consiste pas à se décharger sur les chefs d’établissement ; encore moins sur les professeurs de la nécessité d’intervenir et d’appliquer des lois existantes. C’est à l’État de faire respecter la laïcité, c’est à lui qu’incombe cette tâche et d’en assumer les conséquences que chacun connaît désormais : à savoir les menaces et les passages à l’acte des menaces en question.