Tous les corps de l’État ont donc le droit de la ramener, de grouiller, de scribouiller, de maugréer, de se politiser et de s’encanailler, sauf les militaires ?
Ils sont la fine fleur de la nation. Ils sont ces femmes et hommes, pas si nombreux, prêts à mourir pour défendre la France si le devoir les conduit à cette terrible extrémité. Ils partagent avec gendarmes, policiers et pompiers une prise de risque fréquente et parfois fatale.
Les militaires d’active, de réserve ou en retraite constituent l’un des derniers bastions de l’honneur, de la fidélité et du respect de l’autorité.
Dans une société où s’affranchir des règles, insulter, cogner, tuer, souvent pour une peccadille ou par simple mépris de la vie humaine, se banalise, où dénigrer la France est bien vu, où établir de véritables colonies ethno-religieuses au sein du pays est permis, l’armée est un roc sur lequel la République française peut compter.
On les pensait de pierre, muets car voués au silence en raison de leur statut alors que tant de fonctionnaires de l’État s’expriment et agissent à tout bout de champs.
Ainsi en est-il de ces profs de l’éducation nationale ou de l’enseignement supérieur qui manifestent, pétitionnent, contestent, font grève à tout moment et pour n’importe quel prétexte. Une illustration parmi des centaines : en mai 2020, paraît une tribune au vitriol contre J.M. Blanquer, signée d’une quinzaine de hauts fonctionnaires de son ministère.
Et que dire de ces magistrats qui, non contents d’appliquer la loi en fonction de leur prisme idéologique, prennent des positions partisanes avec notamment le Syndicat de la Magistrature ? Sans compter la violation régulière du sacro-saint secret de l’instruction par la fuite organisée d’informations sensibles sur des affaires en cours.
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Les médecins des hôpitaux publics ne sont pas en reste, qui viennent quotidiennement et depuis plus d’un an commenter dans les médias l’actualité sanitaire et admonester le pouvoir ou les oppositions.
Même les syndicats de policiers prennent régulièrement la parole pour dénoncer, à juste titre, le manque de moyens, ainsi que le laxisme judiciaire.
Sans évoquer ces hauts fonctionnaires qui, à la veille de l’élection présidentielle de 2017 et au mépris de toute obligation de réserve, publient une tribune pour dire qu’ils ne travailleraient pas pour Marine le Pen si elle était élue.
Et ne parlons même pas de ces employés de grandes entreprises publiques, SNCF et RATP pour ne pas les nommer, capables de mettre le pays à genoux et de flinguer la vie quotidienne des usagers pendant des semaines pour défendre des intérêts catégoriels avec comme slogan « c’est pour votre bien qu’on fait ça ! »
Tous les corps de l’État ont donc le droit de la ramener, de grouiller, de scribouiller, de maugréer, de se politiser et de s’encanailler. À la télé, à la radio, par écrit ou dans la rue. Mais pour nos militaires c’est motus et bouche cousue. Sauf, évidemment, pour dire tout le bien qu’ils pensent des missions qu’on leur confie et remercier le gouvernement des « efforts » qu’il consent.
Les femmes et les hommes d’armes ne sont pas idiots. Ils comprennent bien l’absurdité de la situation. D’une part, on leur demande d’aller indirectement protéger la France au Sahel au péril de leur vie. Mais d’autre part, les mêmes qui les missionnent importent quotidiennement des ennemis de la France par les voies migratoires grandes ouvertes. Pis, ils autorisent, sous la houlette d’une myriade de juges félons, des étrangers nuisibles, issus de certaines immigrations, à se maintenir en France.
« Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ».
On leur reproche de dénoncer la possibilité d’une guerre civile. Diable. Mais que voulait donc dire Gérard Collomb, soutien de Macron, en quittant le ministère de l’Intérieur, lorsqu’il affirmait craindre le passage du « vivre côte-à-côte » au « vivre face-à-face » ? Nous étions alors en 2018. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la pente qui nous y mène s’est substantiellement accentuée.
Dans un monde où l’on commande d’être un « lanceur d’alerte » si une femme est importunée dans une entreprise par un mufle, il ne faudrait surtout pas alerter sur une dérive qui nous mène inexorablement à une confrontation génératrice d’un chaos mortel pour le pays ? Les militaires, ultime recours en cas de désagrégation de la paix civile, devraient donc attendre passivement que l’irréparable se produise ?
Non !
Ils ont raison de s’exprimer. Car les Français aiment leur armée et savent qu’elle n’intervient, en l’occurrence de façon parfaitement pacifique, que lorsque la situation l’impose. D’ailleurs, Emmanuel Macron et son aéropage de ministres et de laudateurs devraient s’interroger. N’est-ce pas la première fois depuis des décennies que la « grande muette » s’inquiète expressément de l’évolution de notre société ? N’y a-t-il pas là matière à réfléchir sur le sens de ce quinquennat plutôt qu’à piailler sur un fantasmatique « complot d’extrême-droite » ? Il est vrai que pour les « progressistes » vouloir défendre la France c’est déjà être d’extrême-droite. Pour les outrances, ils ont la gâchette facile.
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Ces tribunes ne constituent en aucun cas une ingérence dans la vie politique du pays puisque n’y figure nul appel partisan. Ces militaires tant décriés n’apportent leur soutien, ni n’invitent à voter pour qui que ce soit. Ils portent des valeurs civilisationnelles. Ils défendent la nation. Et tant pis pour les « progressistes » s’ils ont choisis de la laisser tomber. Tant pis pour eux s’ils ont abandonné au camp national l’incarnation de la résistance face à l’invasion migratoire arabo-africaine, l’islamisation de masse, la déchéance de la souveraineté française au profit de la souveraineté de Bruxelles, la décomposition de notre économie et de nos finances publiques.
Emmanuel Macron et sa clique sont en rage car ils sentent bien que le pays leur échappe, qu’ils ont perdu la confiance de piliers essentiels de notre maison commune, la France.
En ce qui nous concerne nous devons faire notre la célèbre maxime de notre bien aimé Jean de la Fontaine. « Patience et longueur de temps font plus que force et que rage ».
Qu’ils écument, qu’ils éructent, qu’ils se démènent comme des turlupins. Pendant ce temps le peuple souverain se lève lentement. Calmement. Résolument. Et avance sur le chemin qui le mènera, dans un an, à la reconquête de la France par les Français.
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