S’il veut réenchanter le rêve socialiste, autant dire à François Hollande que c’est peine perdue. S’il veut que la France redevienne compétitive, autant lui dire qu’il a intérêt à changer de méthode. Peut-être même pourrait-on lui conseiller de jeter un coup d’œil au hit-parade de la compétitivité internationale (publié fin mai par l’IMD). La France y figure en 29ème position, derrière le Chili, mais juste avant la Thaïlande, avec une compétitivité jugée inférieure de 30% à celle de Hong-Kong et de 21% à celle de l’Allemagne. Elle est par ailleurs dernière de la classe pour le refus des réformes et de la mondialisation.
Encore moins encourageant est le fait rarement évoqué que l’euro n’est pas un gage de compétitivité : seule l’Allemagne se trouve dans la liste des dix premiers, juste après la Norvège, mais devant le Qatar. Les autres pays de la zone euro ont tous chuté. Quant à nos amis grecs, ce n’est plus une chute, c’est une dégringolade : il n’y a plus que le Venezuela pour leur disputer la dernière place du classement.
Il ne faut pas être un génie de la science économique pour savoir quels facteurs sont indispensables à la compétitivité économique : un régime fiscal incitatif, la flexibilité de l’emploi, une stabilité politique et une prévisibilité économique à long terme, bref tout ce qui encourage le dynamisme du marché du travail.
Mieux que des conseils qui vont à rebours de la politique de l’actuel gouvernement, citons les sept pays les plus internationalement compétitifs : Hong-Kong, États-Unis, Suisse, Singapour, Suède, Canada, Taïwan. Ce qu’ils ont en commun : la libéralisation du marché du travail, la discipline budgétaire, une forte culture dans les domaines de la recherche et du développement, ainsi qu’une ouverture décomplexée au reste de la planète. Les pays à la traîne mènent une politique exactement opposée. Est-ce si difficile à comprendre pour nos dirigeants fraîchement élus sur la base de programmes qu’on qualifiera gentiment d’obsolètes ?
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