Même plus ou moins démentie par Citroën, l’annonce du retour de la DS m’a rempli de joie. Il y a d’abord les doux souvenirs de mon enfance israélienne : moments de bonheur dans la DS 21 de notre voisin le vétérinaire, qui avait fait ses études à Toulouse dans les années 1950 et qui, depuis, avait enchaîné les autos aux chevrons, histoire de payer sa dette vis-à-vis de la France qui était pour lui, bien entendu, beaucoup plus importante que la seule valeur de sa bourse d’études. Et qu’est-ce qu’il a été fier, le docteur M., de sa berline à suspension hydraulique ! J’avoue que moi aussi, grâce à cette DS, j’étais fier d’être son voisin et l’ami de son fils. Oublions pour un moment le blabla des communicants de PSA. La DS, comme son nom l’indique, est beaucoup plus qu’une voiture. Cet OVNI représente quelque chose que, d’après Balzac, je qualifierai de « ce je ne sais quoi de d’élitisme sûr de lui » – ce n’est pas une machine mais une certaine idée de la France. Tout le problème est là : contrairement au modèle des années 1960, au volant de cette nouvelle DS technologiquement supérieure, il n’y a plus personne.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !