« Nous n’avons pas les mêmes valeurs » ! Notre chroniqueur passe en revue les militants qui font la promotion de HelloQuitteX, ce plan des progressistes pour quitter le réseau social d’Elon Musk sans perdre ses données et abonnés…
Le mathématicien David Chavalarias est directeur de recherche au CNRS. Comme il a du temps libre, qu’il est de gauche et que, selon lui, la démocratie est en danger à cause d’Elon Musk, il a décidé de lancer #HelloQuitteX, une opération d’incitation à la désinscription du réseau social X. Problème : cette opération purement politique a été lancée lors d’une soirée organisée dans les locaux du CNRS – en présence de Thierry Breton, omniprésent dans les médias – au cours de laquelle M. Chavalarias a affirmé que l’application permettant la migration des données personnelles compilées sur X vers un autre réseau social était « garantie » par le CNRS. Or le CNRS est un établissement public ayant pour vocation de développer des projets de recherche scientifique – ce que n’est en aucun cas #HelloQuitteX, initiative privée et politique qui risque par ailleurs de voir leurs instigateurs et ceux qui les protègent, le CNRS et l’État lui-même, confrontés à de sérieux problèmes juridiques. Détournement de fonds et de moyens publics, entrave discriminatoire à l’exercice d’une activité économique, traitement illicite de données personnelles, contrefaçon aggravée de marque (en l’occurrence la marque Hello Kitty, de la société japonaise Sanrio), pourraient en effet constituer les premiers éléments à charge contre M. Chavalarias, le CNRS et toutes les personnes ayant cautionné publiquement cette scandaleuse opération – dont Raphaël Glucksmann, qui s’est vanté sur Sud Radio d’avoir « planifié » un « départ organisé » de X avec « des chercheurs du CNRS » – si les sociétés X et Sanrio décidaient de se retourner contre eux. L’association Cercle Droit & Liberté[1] a de son côté déposé plainte auprès du Procureur de la République et mis en ligne sur son site une pétition afin de soutenir cette action et défendre ainsi la liberté d’expression et le bon usage de nos impôts.
Un réseau honni
Parmi les personnalités cautionnant la démarche de M. Chavalarias, certaines ont participé à une vidéo appelant les internautes à quitter le réseau honni. Qui sont-elles, ces belles âmes qui n’aiment la liberté d’expression que lorsqu’elle permet de relayer leurs opinions ?
L’inénarrable Benoît Hamon introduit la vidéo en question. Son parcours est tristement banal : militant à l’UNEF-ID puis aux Jeunesses socialistes, assistant parlementaire, conseiller de Lionel Jospin puis de Martine Aubry, député, ministre. Durant cette longue période politique, rien ne vient altérer l’image d’un homme transparent, incompétent, n’ayant rien entrepris de notable, ni en bien, ni en mal. Les livres d’histoire se souviendront en revanche de son score lamentable lors du premier tour des élections présidentielles de 2017 : 6,36 %. Un record largement battu en 2022 par Mme Hidalgo, avec… 1,7 % des voix. Pour situer le niveau de perspicacité de M. Hamon, rappelons un de ces plus pertinents commentaires, claironné en 2019 sur France Inter : « Greta Thunberg, c’est le génie européen ». M. Hamon s’est recyclé dans l’humanitaire et dirige actuellement Singa France, une ONG de soutien aux migrants dont le financement est assuré, pour moitié, par des subventions publiques, notamment à travers l’institution gouvernementale “La France s’engage”. Après plusieurs jours d’intense réflexion, M. Hamon a écrit son dernier message sur X, une ultime saillie supposée faire date : « Rester sur X, c’est bavarder sur la feuille de chou de Goebbels. Sans moi. » Sacré Benoît Hamon ! Toujours aussi… perspicace !
L’écologiste Claire Nouvian est la fondatrice de l’association écolo Bloom. Cette association a étrangement bénéficié « du soutien financier de puissants groupes d’interêt nord-américains, en particulier de Pew Charitable Trust, organisation caritative créée par la famille fondatrice de la compagnie pétrolière Sun Oil », écrivent les auteurs[2] de l’essai paru chez Robert Laffont, Les Illusionnistes, une enquête sur les dérives de l’écologie politique grâce à laquelle nous apprenons également que Mme Nouvian, après avoir perçu une bourse personnelle de 200 000 dollars de la fondation californienne Goldman, a bénéficié d’un coaching intensif de la part du réseau Ashoka, « une structure américaine visant à former les activistes partout dans le monde, dans le social, l’éducation et l’environnement ». Ashoka est financé essentiellement par des « partenaires » privés : « Ces partenariats permettent de soutenir nos actions dans nos trois champs d’intervention : le soutien à l’entrepreneuriat social, l’encapacitation des jeunesses (sic) et le déploiement de nouveaux récits orientés solutions (sic) », peut-on lire sur son site. En France, ces « partenaires » sont – en plus de nombreux groupes d’investissement et d’une ribambelle de fondations d’entreprises (BMW, Schneider Electric, etc.) – la BNP, la société Capgemini, L’Oréal, Boehringer Ingelheim, Engie, etc. Comme dit Mme Nouvian, « l’ennemi de l’écologie, c’est le système capitaliste. »
Ecornifleurs professionnels
Victoire Tuaillon est une militante féministe passée par l’école de journalisme de Sciences Po. Virginie Despentes, dit-elle, lui a ouvert les yeux sur la masculinité toxique et le patriarcat hétéronormatif. Elle crée en 2019 “Les couilles sur la table”, une bouffonnerie podcastable adoubée, bien sûr, par Le Monde et Télérama. « Vive les podcasts, la sororité et les révolutions féministes ! À bas les patrons et le patriarcat ! », écrit-elle sur Facebook. Comme Thierry Breton, elle considère que le réseau social X « est le cheval de Troie de Musk pour déstabiliser les démocraties ». Victoire Tuaillon n’est visiblement douée que pour rabâcher, bêtement et dans le plus grand désordre, les slogans de l’idéologie gaucho-woke ou de la propagande européiste.
L’auto-diagnostiquée « éco-anxieuse » Magali Payen est une « experte en mobilisation citoyenne » qui, suite à une séance d’hypnose, a pris confiance en elle et a créé une association écologiste, nous apprend le site institutionnel de l’Agence de la transition écologique. Mme Payen « forme et conseille les médias – TF1, Canal +, AFP – pour les éveiller à la catastrophe écologique et les amener à diffuser de nouveau récits inspirants ». L’audiovisuel public n’est pas oublié : en 2021, Mme Payen a « accompagné la production de la série de France 2 “Plus Belle la vie” en développant avec les scénaristes plusieurs trames narratives autour de la protection de la biodiversité ». L’éducation des masses, avec l’argent des masses, au seul bénéfice des écornifleurs professionnels.
Cyril Dion est un militant écologiste très en vue dans les médias. Télérama l’adore. Arte en raffole. France Inter lui a confié une chronique hebdomadaire dans l’émission “La Terre au Carré”. En décembre 2018, pour attirer les gilets jaunes à la Marche pour le climat, M. Dion écrit une tribune dans laquelle il affirme que « si nous ne changeons rien, nous nous dirigeons vers une température moyenne du globe 3, 4, 5 degrés plus chaude d’ici à la fin du siècle ». Des gilets jaunes lui répondent : « Tant mieux, aux prix où sont le fuel et le gaz à cause des écolos… »
Axel Lattuada est comédien, concepteur d’un spectacle wokissime. Présentation publicitaire dudit spectacle : « Le “Syndrome de Michel”, c’est un séminaire sur la déconstruction de la masculinité toxique autour de Michel Sardou, plus efficace que la javel et le bicarbonate il élimine 99,9 % des traces de CNews et du Connemara. Un nouveau spectacle détox, pour nettoyer cette société malade en déconstruisant les gens qui trouvent que “c’était mieux avant !” » Est-il nécessaire d’en dire plus ?
Valérie Masson-Delmotte est paléoclimatologue. Elle participe depuis 2015 aux travaux du GIEC. Elle milite pour une infusion de l’idéologie écologiste dans les programmes de l’Éducation nationale et soutient l’association éco-terroriste Les Soulèvements de la Terre. Elle considère qu’Elon Musk « a rendu virales de fausses informations par rapport aux sciences du climat ». Dans un entretien donné au journal catho-woke La Croix le 22 mars 2020, elle affirme que Greta Thunberg « dérange ceux qui ne veulent pas accorder de place à la voix de la jeunesse et ceux qui ont une vision patriarcale des femmes », et qu’elle a, sur le climat, « une réflexion très lucide ». À part ça, Mme Masson-Delmotte préconise une approche exclusivement scientifique des problèmes environnementaux.
Anne Sinclair ne comprend toujours pas ce qui s’est passé le 5 novembre 2024, jour de l’élection de Donald Trump. Elle ne comprend pas non plus ce qu’il se passe en Europe. La seule chose qu’elle croit avoir comprise, c’est que l’extrême droite et le fascisme menacent à nouveau la démocratie des deux côtés de l’Atlantique et qu’Elon Musk « nous manipule ». Un soir, dans l’émission “Quelle époque”, l’ex-journaliste a « taclé » Marine Le Pen et Éric Zemmour sous les rires de Léa Salamé et les applaudissements de Christophe Dechavanne, lequel, à force d’avoir plié l’échine devant la gauche médiatique, pourrait bien, dit-on, obtenir l’animation d’un talk-show sur la nouvelle chaîne progressiste de la TNT, remplaçante de C8, Ouest-France TV. Un autre monde, vous dis-je.
Marine Tondelier a quitté X le 12 janvier puis a participé à cette vidéo avant d’annoncer qu’elle restait finalement sur le réseau réactionnaire : « Si je ne défends plus l’écologie et les écologistes sur les terrains hostiles comme Twitter/X, qui le fera ? » Dieu merci, le ridicule ne tue pas. Mais il peut finir par laisser des traces…
Samah Karaki, docteur en neurosciences, a créé un institut ayant « pour objectif de s’appuyer sur les apports des sciences cognitives pour promouvoir la justice sociale et environnementale ». Elle tient régulièrement une chronique dans “La dernière”, l’émission de Guillaume Meurice sur Radio Nova. Sous couvert de science appliquée à la vie ordinaire, elle y distille les propos les plus wokes sur le racisme, la suprématie blanche ou la domination du patriarcat.
Paloma Moritz. J’ai tracé son portrait récemment dans ces colonnes. Extrait : « Paloma Moritz est journaliste et responsable du pôle écologie du média d’extrême gauche Blast. Elle adore Libération, les rapports du GIEC, Greta Thunberg, les éoliennes, Camille Étienne, les trottinettes électriques, Salomé Saqué, L’Humanité, Cécile Duflot et la quiche lorraine sans lardons. Elle déteste les « climatosceptiques », les voitures, les avions, les journalistes de CNews en particulier et les médias « bollorisés » en général, Éric Zemmour, les propos « climaticides » de ce dernier, les électeurs du RN et la tartiflette avec des lardons. » Il semblerait qu’elle ne porte pas non plus Elon Musk dans son cœur.
Christophe Cassou est climatologue, co-auteur du 6ème rapport du GIEC et co-initiateur du Journal Météo-Climat de France Télévisions – une présentation des événements météorologiques visant à « informer les téléspectateurs sur les conséquences directes du changement climatique » (site France TV) et, donc, instiller la propagande écologiste. Pourtant, « la météo connaît des changements au jour le jour qui ne peuvent ni prouver ni infirmer la tendance globale du changement climatique. Le climat se réfère aux tendances sur de plus longues périodes, tandis que la météo représente des événements à court terme » (Site Météo-France).
Julie Gayet, actrice naturellement de gauche, féministe et membre du collectif 50/50 promouvant l’égalité hommes/femmes et la diversité dans le cinéma et l’audiovisuel, est une belle âme comme il s’en trouve par paquets de douze dans le monde dit de la culture. Féministe, oui, mais pas gênée du tout lorsqu’il s’agit d’inviter son « ami » JoeyStarr à aller dîner chez son « fiancé » à l’Élysée en 2015. Rappel : Didier Morville, alias JoeyStarr, a été condamné à plusieurs reprises pour agression, coups et blessures sur des femmes (dont une hôtesse de l’air à laquelle il a cassé le nez) et pour violences conjugales, entre autres méfaits. La gauche a toujours eu les yeux de Chimène pour les petites gouapes…
Vincent Kanté, dit Vinz, est un influenceur écolo bobo belge, ex-DJ à Fun Radio, ex-grand voyageur. Un jour, avoue-t-il au média écolo Reporterre, il a pris conscience de son abominable influence : « J’ai perfusé une génération, en lui faisant croire que la réussite c’était de consommer, de voyager loin… C’est un idéal qui rend les gens malheureux, parce qu’il n’est pas accessible à tous et qu’il est totalement décalé de l’urgence écologique. » Après avoir regardé à la chaîne les vidéos de Valerie Masson-Delmotte (voir ci-dessus) et de Jean-Marc Jancovici, il a eu la révélation : « J’ai tout stoppé du jour au lendemain, même les voyages au Japon, dont j’étais tombé amoureux. Continuer comme avant, ça aurait été comme tirer à balles réelles sur mes deux enfants. » Il a alors créé Limit, une chaîne YouTube sur l’écologie qui fonctionne grâce aux dons et aux partenariats avec des fondations. Dans une vidéo, M. Kanté évoque rapidement MSF et « différents autres partenariats », sans préciser lesquels – c’est dommage, on aurait bien aimé savoir.
Alice Barbe est co-fondatrice de l’ONG Singa, organisation qui a pour objet « l’intégration des personnes réfugiées et migrantes » et dont la branche française est dirigée par Benoît Hamon (voir ci-dessus). Elle fonde en 2021 l’Académie des Futurs Leaders, « une association de formation pour des personnes engagées sur des causes de justice environnementale et sociale, désireuses de se former en politique et renforcer la démocratie », est-il précisé sur son site dans une langue approximative mais inclusive. Parmi les « intervenant.e.s » collaborant régulièrement avec cette Académie, il y a : Alma Dufour (LFI), Emmanuel Grégoire (premier adjoint à la Mairie de Paris), Avril Haines (directrice du renseignement américain), Rima Hassan (LFI), Éric Piolle (maire de Grenoble), Stéphane Ravaclay (co-secrétaire national du PS), Ben Rhodes (ex-conseiller pour la communication de Barak Obama), Benoît Hamon, Sandrine Rousseau (EELV), Marine Tondelier (EELV), Marie Toussaint (EELV), Boris Vallaud (PS) et Najat Vallaud-Belkacem. Cette dernière est la directrice de One France, ONG prônant la « solidarité face aux grands défis mondiaux » et financée par des fonds privés, banques, entreprises, fondations, dont… l’Open Society Foundations de George Soros.
Calamités politiques
Cécile Duflot fait partie, avec Dominique Voynet, de ces calamités politiques qui auront tout mis en œuvre pour détruire la filière nucléaire française. Nous lui devons la fermeture de Fessenheim et un retard considérable dans la recherche nucléaire civile. Elle est, depuis 2018, la directrice d’Oxfam France, une ONG luttant contre les inégalités sociales et les conséquences du « dérèglement climatique », et défendant « les droits des personnes déplacées ». Sur le site d’Oxfam, il est précisé que « 80 % de [son] financement provient de fonds institutionnels et publics ». Par ailleurs, Cécile Duflot est une « associée » d’Octopuce, une des sociétés prévues pour héberger et « protéger » les données des internautes désirant quitter X en suivant la procédure proposée par M. Chavalarias et ses soutiens – le conflit d’intérêt est dès lors patent et pourrait constituer un élément à charge contre Mme Duflot si un procès devait avoir lieu.
Le virevoltant Cédric Villani et l’antiraciste racialiste Rokhaya Diallo complètent ce casting chatoyant. Mme Diallo n’a, à ma connaissance, toujours pas quitté X. Il faut dire que cette dame, après avoir été sélectionnée par le Département d’État Américain pour participer à l’International Visitor Leadership Program identifiant les potentiels futurs leaders pouvant porter la voix des États-Unis partout dans le monde, démolit consciencieusement la France dans le Guardian et le Washington Post ou à l’Université de Georgetown à Washington où elle a ses entrées. Par conséquent, parmi ses très nombreux followers, beaucoup sont anglo-saxons et n’utilisent pas Bluesky (seulement 3 millions d’utilisateurs aux États-Unis vs 106 millions pour X) et encore moins Mastodon, réseaux sur lesquels M. Chavalarias et sa bande proposent de faire migrer les utilisateurs de X. Mme Diallo est donc confrontée à un dilemme : quitter le réseau X au risque de perdre son influence sur une « communauté » de 200 000 followers, sans compter tous ceux qui suivent ses messages sans être abonnés – dans ce cas, pas de retour possible, ce serait l’humiliation – ou rester sur X, sous n’importe quel prétexte, toute honte bue, malgré les simagrées décrites ci-dessus. Affaire à suivre.
Nous avons là un échantillon parfait de la gauche politico-médiatique qui, mécontente de voir un espace numérique libéré de la censure, geint, récrimine, se lamente et, finalement, regrette surtout de ne plus pouvoir promouvoir à sa guise l’écologisme, l’immigrationnisme et le wokisme tout en profitant des largesses sonnantes et trébuchantes de l’État ou d’organisations richissimes y trouvant leur intérêt. Une partie de la presse bien-pensante, Le Monde en tête, suit le mouvement et dit vouloir naviguer sous d’autres cieux qu’elle espère plus paisibles, c’est-à-dire idéologiquement et uniformément progressistes. Le journal Libération fait une annonce solennelle au moment de quitter X : « La collaboration avec cette plateforme n’est plus compatible avec les valeurs de notre journal ». Le quotidien gauchiste a raison : Elon Musk a décidé que la liberté d’expression serait dorénavant la pierre angulaire du réseau X. Rien à voir, donc, avec les « valeurs » des journaux subventionnés, des personnalités décrites ci-dessus, de certains éminents représentants des instances européennes et des médias publics. Il était temps pour eux de trouver un nouvel espace protégé des opinions différentes des leurs. Bon vent, camarades !
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[1] https://www.cercledroitetliberte.fr/stop-helloquittex/
[2] Géraldine Woessner et Erwan Seznec, Les Illusionnistes, p. 317, Robert Laffont.