Longtemps exception féminine dans le monde du journalisme rock, Laurence Romance fait connaître en France les figures mythiques et sulfureuses de l’histoire de cette révolution
culturelle, dont ce musicien raté des sixties, devenu célèbre pour avoir orchestré le meurtre de Sharon Tate et d’autres, Charles Manson. Portrait.
Laurence Romance me reçoit dans sa chambre, « d’enfant de la forêt » comme elle se plaît à qualifier son antre, version féminine du repaire du Des Esseintes de Huysmans : ambiance gothique et plafond étoilé qui rappelle sa féminité de petit lutin rock’n’roll. Morticia Addams meets Suzi Quatro. Cette enfant du rock apporte sa fraîcheur au sein du milieu très masculin du journalisme musical, peut-être même l’a-t-elle bouleversé.
Charles Manson, ungrateful dead
Le prétexte de notre rencontre, c’est l’ouvrage qu’elle a traduit, Charles Manson par lui-même, publié par les éditions Séguier en mai 2019 pour le cinquantième anniversaire du terrifiant imbroglio qui fit exploser l’Amérique du « Summer of Love ». Ce sont des entretiens que le mythe le plus sulfureux et diabolique engendré par l’Amérique a accordés en prison.
Dans sa bibliothèque, on croise Huysmans, mais aussi Léon Bloy ou Villiers de L’Isle-Adam et son Ève future…
Dans cet ultime témoignage et témoignage ultime, Manson se raconte sans filtre, de son enfance fracassée à la nuit sanglante où Sharon Tate, parmi d’autres sacrifiés, perdit deux vies : la sienne et celle de son bébé. Derrière ses aveux qu’il arrange forcément à sa sauce, c’est une histoire de l’Amérique qui se dessine, de la vie sordide
