Par temps de guerre, on oublie les lubies alimentaires ou sur le genre habituellement promues à Bruxelles.
L’Ukraine, depuis février 2022, est devenue le poste avancé de l’Europe contre le despotisme poutinien. Ursula von der Leyen mouille ainsi la chemise (en soie de muga) pour que les 27 pays de l’Union apportent tout le concours nécessaire à la défense des « valeurs européennes » dont Zelinsky est désormais le parangon.
Conformément aux dites valeurs, on imagine dans les tranchées du Donbass, non sans fierté, ces milliers d’hommes déconstruits faisant appel à la part féminine qui sommeillait en eux, dans le but de repousser les soldat-(e)-s russes. On suppute également la discipline de fer qui a dû immédiatement se mettre en place, afin de ne pas mégenrer les éventuels prisonniers adverses capturés sur le front. On se prend à rêver d’un cliché de type Reichstag 1945 digne de celui du photographe soviétique Evgueni Khaldeï, immortalisant les militaires ukrainiens hissant, cette fois au sommet du Kremlin, un autre drapeau, l’arc-en-ciel des fiertés LGBT. Il se murmure d’ailleurs qu’un commando transgenre, épaulé par une brigade non genrée, aurait pris en étau (humm) une division soviétique basée à Koursk, bardée de cuir et de chaînes (l’affrontement n’aurait été ni très viril ni très correct au demeurant).
Côté popote, la traçabilité des gamelles de tout fantassin ne peut qu’être assurée, conformément à la directive européenne JR-55-q27 (alinéa 12), ainsi que la fourniture alternative d’un plat végan ou hallal, au troufion-(e) membre d’une minorité gustative ou religieuse. Sauf, évidemment, en cas d’attaque nucléaire survenue moins de trente minutes avant le service du plat chaud. On soulignera à cette occasion le pragmatisme normatif bruxellois, bien éloigné des clichés populistes.
Renseignements pris, il semblerait que l’Europe mise tout sur la testostérone de mâles sévèrement burnés, qui entendent bien que leurs femmes ne soient pas violées par les Russes – mais qui exigent en revanche que la soupe leur soit servie à l’heure lorsqu’ils rentrent du front. Les « valeurs européennes », c’est quand même plutôt par temps calme, globalement.