Le projet de démolition-reconstruction de la synagogue Copernic, unique exemple à Paris de lieu de culte Art déco, déchaîne les passions. Derrière cette polémique patrimoniale, deux visions opposées de la vie culturelle juive.
Tout commence par une banale question de mise aux normes de sécurité. Fin 2013, l’ULIF (l’Union libérale israélite de France) se voit signifier l’obligation de moderniser les infrastructures de la synagogue de la rue Copernic, construite en 1924, pour continuer d’accueillir ses fidèles. Or, l’installation de nouveaux ascenseurs et cages d’escalier rognerait de 30 % la surface des locaux. Face à ce constat et à la nécessité de mener des travaux, la direction de l’ULIF propose, en 2015, un projet d’une tout autre envergure : tout détruire pour reconstruire un nouvel édifice qui, agrandi, pourrait abriter, outre une salle de culte et son administration, un centre culturel. Le problème est que derrière l’actuelle façade côté rue, banale et sans charme, se cache l’unique synagogue Art déco de Paris.
Historique à plus d’un titre
Dès lors, quelques membres de cette communauté se mobilisent pour bloquer le projet. À l’initiative d’Eva Hein-Kunze est créée l’Association pour la protection du patrimoine de Copernic (APPC). L’APPC ne s’oppose pas à la construction d’un nouveau centre culturel, mais à la démolition de la salle de culte qui, n’étant ni inscrite
