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La « solution à deux États », tarte à la crème diplomatique

Le coup de bluff palestinien, une tribune de Aurélien Bernheim du MEJF


La « solution à deux États », tarte à la crème diplomatique
Tel Aviv © DR

Depuis des décennies, le mirage de la « solution à deux États » s’impose comme une évidence politique. Pourtant, derrière ce concept séduisant se cache une manipulation historique. Entre réécritures de l’Histoire, instrumentalisation des faits et dévoiement des idéaux, cette idée, présentée comme une réponse pacifique, s’avère être une menace existentielle pour l’État juif. Retour sur un siècle d’escroquerie intellectuelle et politique.


De Marine Le Pen à François Ruffin, en passant par les centristes et les habitués des plateaux télé, tous semblent s’abreuver depuis des années et sans retenue au doux poison de la « solution à deux États ». Ce stupéfiant, déguisé en vertu suprême, a trompé leur raison et effacé toute mémoire historique.Plus tragique encore, même certains Juifs – visiblement oubliés par la dignité – en deviennent les porteurs zélés, comme pour parachever l’absurdité du spectacle.

Un mirage touchant

Ces derniers jours, une grande nouvelle ravit les adeptes du palestinisme, le tandem Macron-Ben Salmane va « accompagner la création d’un État arabe en Palestine ». Mirage touchant qui repose sur une routine bien huilée : ignorer les faits, falsifier l’Histoire et remodeler la réalité au profit d’une cause prétendument juste.

Sur les plateaux télévisés, dans les amphithéâtres des universités et jusque dans les travées de l’Assemblée nationale, la grande réécriture bat son plein. On voudrait nous faire croire que les Juifs sont apparus ex nihilo en 1948, armés jusqu’aux dents, pour déraciner un peuple innocent et conquérir en quelques jours un « pays » qui n’aurait jamais été le leur.

Stop ! Il est temps d’interrompre ce délire et de mettre fin à cette amnésie collective volontairement entretenue.

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La création d’un État arabe en Palestine n’est rien d’autre qu’un Cheval de Troie, savamment conçu au XXe siècle, pour légitimer poliment – mais sûrement – la haine du Juif. Il est donc urgent de comprendre pourquoi cet État, présenté comme une solution miracle, constitue en réalité une menace existentielle pour Israël et les Juifs de la Diaspora.

Pour mesurer l’ampleur de cette escroquerie palestinienne, il suffit de remonter à 1917. Cette année-là, la Déclaration Balfour engage la Grande-Bretagne à établir un foyer national juif en Palestine. Le mandat britannique sur la Palestine naît en 1920 : ce vaste territoire inclut ce qui deviendra plus tard Israël et la Jordanie. Cette promesse intervient après des siècles de colonisation ottomane et arabe.

Les Arabes arrivés en Palestine au VIIe siècle lors des conquêtes musulmanes étaient, pour l’immense majorité d’entre eux nomades et indistincts dans leur langue comme dans leur culture des autres tribus arabes de la région. Pourtant, malgré des siècles d’occupation de cette terre, jamais l’idée d’un « État palestinien » ne leur effleura l’esprit, ni à l’ouest ni à l’est du Jourdain. Aucun « État palestinien » n’a jamais existé…

Erreurs

Le retour des Juifs en Palestine change radicalement la donne. Ce territoire, laissé en grande partie à l’abandon, retrouve une fertilité et une prospérité économique inédites, fruits des efforts sionistes. Bien que les Arabes locaux profitent de ces exploits, ils voient d’un très mauvais œil le retour de ces Juifs exilés. Leur principal grief ? Ces derniers mettent à mal le panarabisme et refusent désormais la dhimmitude traditionnelle, ce statut de subordination imposé par la charia qui évite la mort.

Pour calmer les « tensions » – un mot si pratique pour euphémiser les violences arabes –, les Britanniques trahissent peu à peu l’esprit de la Déclaration Balfour. En 1922, ils décident même de diviser le mandat sur la Palestine. En guise de « remerciement » au roi Abdallah d’Arabie, fraîchement défait dans une guerre tribale et allié de la Triple Entente pendant la Grande guerre, les Britanniques lui offrent sur un plateau 77% du mandat palestinien. Cette portion devient la Transjordanie, qui deviendra le royaume hachémite de Jordanie en 1946.

Imaginez un instant que la Transjordanie ait conservé le nom de Palestine. Quel soulagement cela aurait été ! Aujourd’hui, toute discussion sur un « État arabe palestinien » serait définitivement classée. Mais non. Ce flou sémantique, né d’une simple décision de renommage, a permis l’émergence du grand coup de bluff contemporain : la revendication d’un État arabe supplémentaire à l’ouest du Jourdain.

La vérité, pourtant, est limpide. La Palestine fut divisée en 1922. À l’est du Jourdain, un État arabe a vu le jour : la Transjordanie, future Jordanie. À l’ouest, les Juifs du Yichouv, convaincus que ce partage mettrait fin aux revendications arabes, ont commis le péché – presque biblique – de croire aux vertus des concessions territoriales pour vivre en paix.

Mais l’avenir leur montrera qu’ils se sont lourdement trompés. Non seulement cette paix est restée une chimère, mais cette erreur sémantique – ne pas avoir conservé le nom « Palestine » pour la Transjordanie – a ouvert la voie à une invention : celle d’un nationalisme palestinien, conçu non pas pour justifier l’existence d’un nouvel État arabe, mais pour la destruction pure et simple d’Israël.

Quand le grand mufti pactisait avec les nazis

Depuis lors, Israël fait face à une campagne incessante d’hostilité : guerres, attentats, boycotts et pressions internationales. Sous le prétexte habile d’une « autodétermination palestinienne », le monde exige un deuxième partage de l’ancienne Palestine britannique, comme si celui de 1922 n’avait pas suffi à grignoter le territoire juif.

Pour obtenir une paix réelle, deux options s’offrent aux Arabes : accepter de vivre dans l’État-nation du peuple juif ou bien émigrer en Jordanie, le véritable Etat arabe palestinien.

L’autre raison qui accompagne l’illégitimité politique de l’État arabe en Palestine réside dans l’antisémitisme constant qui traverse le palestinisme. « Dis-moi qui sont tes leaders, et je te dirai qui tu es » : connaître ceux qui incarnent cette « cause » permet de faire toute la lumière sur la malhonnêteté de ce combat.

Dans les années 1930, il n’existait pas de nationalisme palestinien à proprement parler. Celui-ci se confondait avec le panarabisme porté en partie par le Grand Mufti de Jérusalem, Mohammed Amin al-Husseini. Ce dernier rêvait d’un bloc panarabe incluant l’Irak, la Syrie, la Palestine et l’Égypte. À l’image des ambitions expansionnistes de l’Allemagne en Europe ou du Japon en Extrême-Orient, il envisageait un empire arabe au Moyen-Orient. La présence juive en Palestine représentait un obstacle majeur à ce projet. Pour y faire face, al-Husseini incitait régulièrement à la violence antisémite, comme en témoigne le terrible pogrom de 1929 à Hébron, commis par ses sbires.

Toute la politique arabe d’al-Husseini en Palestine peut se résumer par ses propos tenus le 21 janvier 1944 devant des SS bosniaques musulmans : « Les Juifs sont les pires ennemis des musulmans. Il existe des similitudes entre les principes de l’islam et ceux du national-socialisme. ».

Après 1948, l’identité arabe palestinienne demeure ambiguë et rattachée à la grande nation arabe. Contrairement à ce que prétendent les partisans de la « cause palestinienne », le conflit au Proche-Orient ne trouve pas son origine dans une aspiration des Arabes palestiniens à créer un État. Cette idée, selon laquelle le conflit découlerait d’un refus israélien d’accepter la création d’un État arabe palestinien depuis 76 ans, relève du fantasme.

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En effet en 1964, seize ans après la création d’Israël, l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) voit le jour. Mais curieusement, à ce moment-là, la Judée-Samarie alias Cisjordanie est sous contrôle jordanien, et Gaza, sous domination égyptienne. Alors, pourquoi créer une organisation « de libération » quand il n’y a rien à « libérer » sous contrôle israélien ? La réponse est simple : l’OLP n’a jamais eu pour objectif un État aux côtés d’Israël, mais bien à la place d’Israël : une Palestine exclusivement arabe, où les quelques Juifs autorisés à rester seraient de bons Dhimmis…

Cette volonté d’extermination n’était pas cachée. À ce propos, Ahmed Choukairy, premier président de l’OLP, déclarait joyeusement le 23 mai 1967 sur Radio Damas : « Il n’y aura pratiquement aucun survivant juif. » Une promesse ambitieuse, mais la guerre des Six Jours allait refroidir ses ardeurs.

Son successeur, le criminel Yasser Arafat, a repris la même ligne, avec un sens aigu de la duplicité. Bien qu’ayant reçu le prix Nobel de la paix, Arafat n’a jamais prononcé le mot « paix » en arabe. Il utilisait en revanche le terme houdna, désignant une trêve temporaire en islam, destinée à préparer les prochaines offensives. Après les accords de la soumission juive à Oslo, présentés en Occident comme une percée remarquable vers la paix, Arafat déclarait à Stockholm : « Nous planifions l’élimination de l’État d’Israël et l’établissement d’un État purement palestinien. Nous rendrons la vie insupportable pour les Juifs par une guerre psychologique et une explosion de population. »

Les accords d’Oslo, tout comme le don du Goush Kativ (bande de Gaza) en 2005, n’ont été qu’un piège supplémentaire pour Israël. Ces gestes de bonne volonté, salués avec naïveté en Occident, ont coûté des milliers de vies juives et affaibli la dissuasion israélienne. Le massacre génocidaire du 7-Octobre 2023 illustre tragiquement où mènent ces concessions. Mais certains continueront sans doute à dire qu’il faut encore « tendre la main » – peut-être pour mieux se la faire couper.

Pour conclure, quoi de mieux que les belles paroles de feu Hussein de Jordanie, à un quotidien arabe paraissant à Paris, An-Nhar al-Arabi w’al-Daouli, le 26 décembre 1981 : « La vérité, c’est que la Jordanie c’est la Palestine, et la Palestine c’est la Jordanie. »



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